La bonne gestion des strongles digestifs passe par l’installation d’une bonne immunité sur les génisses avant 1er vêlage et une maîtrise de l’infestation via différentes techniques de pâturage. Les strongles digestifs font partie des parasites les plus fréquents en pâture et l’infestation par les animaux y est systématique. « Ils peuvent entraîner des retards de croissance sur les jeunes animaux, jusqu’à plusieurs dizaines de kilos sur une saison de pâturage, et chez les adultes, une baisse de production allant jusqu’à 1,5 kg/VL/j. Parfois, des atteintes cliniques peuvent être observées (amaigrissement, diarrhées), le plus souvent sur les jeunes animaux, de juillet à octobre », précise Dr Elsa Guéguen, vétérinaire conseil Seenergi. Installer une immunité protectrice Pour mettre en place une immunité protectrice, on peut calculer le temps de contact effectif (TCE) : durée de pâturage avant le 1er vêlage moins les traitements rémanents et les périodes de forte complémentation. « L’objectif est d’avoir un TCE supérieur à 8 mois. » Par ailleurs, le contact avec les parasites doit être maîtrisé. Les animaux s’infectent en ingérant des larves ayant passé l’hiver sur la pâture qui deviennent adultes ; leurs œufs redeviennent des larves infestantes. « Les générations s’empilent dans la pâture. En dessous de 3 générations présentes, le risque pour les animaux est faible. À partir de 5 générations, le risque est très fort. » Plusieurs stratégies de pâturage sont à envisager. En préventif, on peut placer les génisses sur des prairies ayant été fauchées, ce qui permet un assainissement en exposant les larves au soleil. « Une mise à l’herbe tardive et une rentrée précoce limitent aussi l’exposition. Et il faut absolument éviter le surpâturage car les larves sont situées majoritairement dans les 5 premiers centimètres. » La « stratégie d’évasion » implique des rotations sur au moins 3-4 parcelles avec un temps de retour supérieur à 35 jours. Une succession de parcelles réduit…
Pratiques de pâturage contre les strongles