Comme chaque 31 mars, les intentions de semis de printemps aux USA ont ponctué le marché des céréales et des oléagineux. Cette année, l’enquête (80 000 agriculteurs) était d’autant plus attendue que les bilans mondiaux de maïs et de soja sont particulièrement tendus (stocks US exsangues). Il faut donc que la prochaine récolte nord-américaine soit au rendez-vous pour remplir les pipelines et stabiliser une situation qui pourrait s’avérer explosive si l’appétit chinois ne faiblit pas. En général, les producteurs réagissent fortement à l’état des stocks de report pour décider de leur semis. Le marché espérait donc un bond pour ces deux cultures. Il a été déçu. En effet, si les surfaces sont en progression, elles sont loin des records imaginés. À eux deux, le maïs et le soja ne cumulent même pas 179 M acres, loin des 182 M acres espérés et sous le record atteint en 2017/18 (180,3 M). Une hausse respective de 1 % pour le maïs (91,1 M) et 5 % (87,6 M) pour le soja, peut légitimement être considérée comme une contreperformance face aux signaux du marché. Le premier enseignement du rapport est que seulement 6 millions d’acres supplémentaires, sur les 9/10 millions à potentiellement remettre en culture, semblent sollicités. Vu les bons prix actuels atteints par de nombreuses cultures (coton, sorgho, blé aussi bien que maïs ou soja) et des conditions de semis bien meilleures que l’an dernier, on peut se demander ce qui empêche les producteurs de maximiser leurs emblavements de printemps. Des cultures rentables Le ratio de prix entre soja et maïs tient un rôle important dans les décisions. Au-delà de 2,3, il favorise l’oléagineux au détriment de la céréale. En mars 2021, il était nationalement à un niveau historiquement élevé (2,6), culminant dans les États du Dakota (>2,8). C’est effectivement là que le bond attendu…
Semis américains : le compte n’y est pas