L’association des agriculteurs du Pays de Lorient travaille sur la valorisation d’un lait local, collecté par Lorco, distribué par Sovéfrais depuis un an et désormais par Passion Froid, du groupe Pomona.
Lassés de trouver du lait provenant de Belgique à bas prix dans la restauration collective du secteur, des producteurs locaux ont entamé une démarche il y a quelques mois pour promouvoir leur propre lait. « Nous tentons de répondre à une demande sociétale et politique, avec un retour aux éleveurs adhérents », explique Jean-Marc Le Clanche, producteur à Guidel et président de l’association. La coopérative Lorco collecte, transforme et emballe le produit en briquettes. Un grossiste, Passion Froid, vient de s’engager avec les producteurs du Pays de Lorient à distribuer le lait pour asseoir son ancrage régional. La filiale du groupe Pomona commercialise déjà des viandes de porcs bretons élevés sur paille et de vaches normandes. 500 000 litres de lait seront distribués sous la marque Breizh + la première année, avec un retour de 20 €/1 000 L aux producteurs. « C’est un début », indique Dominique Amiaud, responsable du développement des ventes des produits laitiers chez Passion Froid. « Nous espérons augmenter progressivement les volumes ». Deux millions de litres sont déjà distribués par Sovéfrais (Groupe Even), basé à Ploudaniel (29), en restauration collective sous la marque So Breizh. Les éleveurs ne perçoivent aucune plus-value sur le prix de leur lait. Par contre, Sovéfrais finance des journées de remplacement. « L’objectif est de permettre aux adhérents de prendre quelques jours de repos », indique Jean-Marc Le Clanche.
Le local séduit
Les responsables de la restauration collective du secteur se disent très intéressés par les produits locaux. Ils souhaiteraient un conditionnement différent, avec un contenant plus important (10 litres) qui leur permettrait de limiter les déchets, de gagner du temps (ouverture des briques) et d’assurer une meilleure hygiène. L’association des producteurs et la coopérative Lorco y réfléchissent mais sont confrontées à une problématique de volumes, encore trop faibles pour élargir la gamme. La restauration collective reste la cible dans l’immédiat. Les producteurs ne veulent pas se disperser et viser la grande distribution locale, pourtant plus rémunératrice. Demain, des fromages pourraient être fabriqués avec ce lait du Pays de Lorient. D’autres structures pourraient voir le jour et proposer des protéines végétales, avec la même appellation locale.