Réalisé en potets grâce à une dent spécifique montée sur une pelle mécanique, la plantation dans le recrû ligneux bouleverse beaucoup moins les sols et protège les jeunes plants. La technique de plantation d’arbres dans le recrû ligneux peut se résumer à « planter un maximum de surface sans déstructurer le sol et le milieu », introduit Laurent Pioline, chargé de mission développement à l’Office national des forêts. Organisée par le représentant de la filière bois bretonne Abibois, une conférence sur ce procédé de plantation a montré ses avantage. « Elle sera sans doute imposée aux sylviculteurs dans un avenir proche ». Être patient Hors de question pour la pratique respectueuse des sols de faire intervenir du matériel de dessouchage. Après la coupe rase, « il faut être patient, laisser se développer les bouleaux, saules, genêts, bourdaines ou prunelliers ». Un broyage des cloisonnements est pratiqué la 3e année, pour une plantation l’année suivante avec la réalisation de potets. Côté densité, Laurent Pioline conseille « 1 560 plants / ha en chênes sessiles, 1 100 plants pour les résineux ». La plantation dans le recrû ligneux améliore la résilience des forêts par un mélange des essences, réduit la pénibilité et valorise le savoir-faire des ouvriers sylvicoles, tout en donnant « un aspect paysager acceptable pour le grand public ». Canaliser le gibier Pour Pierre Brossier, ingénieur environnement au CNPF (Centre national de la propriété forestière) en Ille-et-Vilaine, ce procédé de plantation est intéressant pour la gestion de l’abroutissement. En conduite classique, les espaces sylvicoles après coupe rase et dessouchage « deviennent des terrains lunaires. Le gibier n’a que les jeunes plants à manger ». La technique alternative canalise ces animaux, « la végétation naturelle rend le plant inaccessible aux dents des gibiers », conclut-il….
Un sol préservé pour les plantations