Faute de pouvoir faire intervenir un fauconnier, Aurélie Gabaud, agricultrice à Quimperlé, a diffusé des cris de rapaces. Le semis de méteil a été épargné. En 2019, le mélange céréalier d’Aurélie Gabaud et de Pierrick Berthou a fait le régal d’une bande de choucas. Méthodiquement, les corvidés ont saccagé la quasi-totalité d’une parcelle de 5,5 ha. Ces agriculteurs ont alors pensé faire appel à un fauconnier. Sauf que l’administration n’autorisait pas de « déranger les espèces protégées ». Depuis, la technique est utilisable. Reste le prix de cette intervention. « La solution consisterait à le faire collectivement, en Cuma, pour mutualiser les coûts », suggèrent les agriculteurs. Enceintes Bluetooth En 2020, pas question de laisser champ libre aux voraces choucas. D’où l’idée d’Aurélie Gabaud d’enregistrer des cris de prédateurs et de choucas en détresse pour faire fuir les importuns. « Je n’ai pas réussi à trouver des sons sur le web français. C’est en procédant à des recherches en anglais que je suis tombée sur des cris d’un faucon crécerelle qui s’en prend à un choucas et un autre son, celui d’un faucon pèlerin grand chasseur d’oiseaux », raconte l’agricultrice. Munie d’une enceinte bluetooth, Aurélie Gabaud a arpenté le même champ semé de méteil pour diffuser sa compilation de bandes-son. Et les choucas ont fui vers d’autres horizons. « Cela m’a pris une heure et demie à deux heures pour deux interventions quotidiennes pendant tout le temps où la culture était vulnérable ; mais elle a été sauvée », se réjouit l’agricultrice qui compte bien renouveler l’opération cette année. Pour Jean-Pierre Roullaud, délégué agriculture et biodiversité à Bretagne Vivante, « la solution de l’effarouchement n’a pour l’instant pas été assez approfondie ». Et Daniel Le Mao, ornithologue à la LPO, d’indiquer que l’effarouchement va de pair avec l’occultation des cheminées. « Sur Quimperlé, il y avait 360 cheminées occupées en 2014 ; 600 en…
Une bande-son contre les choucas