L’annonce de la revalorisation de la pension de retraite par l’État ne concernera pas tout le monde, et oublie « les conjoints et les aides familiaux », selon Jean-Jacques René, de la section de anciens exploitants de la FRSEA.
L’annonce la semaine passée par le Premier ministre Jean Castex au sujet de la revalorisation des retraites (et anticipée de 2 mois) doit sans aucun doute intéresser les 227 000 chefs d’exploitation français. Cette revalorisation garantit un niveau de pension à 85 % du Smic, contre 75 % actuellement. « Si c’est une première marche franchie, c’est encore nettement insuffisant », déplore Jean-Jacques René, président de la section des anciens exploitants à la FRSEA. « Seulement 15 à 20 % des retraités seront effectivement concernés par ce supplément mensuel d’une centaine d’euros », regrette-t-il. Seuls sont concernés les exploitants à carrière complète ayant moins de 1 000 €, toutes pensions confondues, complémentaires et bonification enfant comprises. « Pour le reste, ce sera au prorata des années cotisées en tant que chef d’exploitation ».
Pour une nouvelle loi
« Encore grands oubliés de la réforme : les conjoints collaborateurs ou les aides familiaux ». Le coût de cette mesure par l’État se monte à 230 millions d’euros. « La prise en compte des oubliés justifierait au moins le double, sans parler d’un ajustement sur d’autres régimes sociaux, qui aurait été nécessaire ». Une vraie évolution consisterait à promulguer « une nouvelle loi, un travail est déjà en cours au niveau des sections FRSEA ». Des contacts vont être pris auprès des parlementaires, car « vu le rôle joué par les conjointes dans l’histoire et l’évolution de l’agriculture française, une vraie reconnaissance est nécessaire ».
Jean-Jacques René pense que « l’iniquité vécue par nos anciens agriculteurs a sans doute pour origine la contribution de la profession au panier de la ménagère à faible prix, ce qui a conduit à une moindre cotisation de la profession. C’est la leçon à retenir pour nos actifs actuels ». Le responsable estime « qu’une information plus précise va être indispensable, nous le ferons en relation avec la MSA ».