Développement de la cuisine et de la pâtisserie maison, retour en force du petit déjeuner ou stockage de précaution… 2020 a été un année exceptionnelle pour le commerce du lait de consommation liquide.
Les responsables de Syndilait, organisation rassemblant la majorité des fabricants de laits de consommation liquides, sont récemment revenus sur l’impact de la pandémie sur leur secteur. Lors de cette crise, face à la fermeture des débouchés vers la restauration hors domicile et la perturbation des exportations, l’industrie laitière a montré toute son « agilité » pour orienter une plus grande partie de la production vers la grande distribution notamment.
« 2020, marquée par le grand retour du lait conditionné dans les foyers français, fait figure d’année historique. Après 10 ans de recul, sa consommation globale a enregistré une croissance de + 4,9 % en volume pour s’établir à plus de 3 milliards de litres tous circuits confondus », s’enthousiasme Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait. L’incidence de la Covid-19 a provoqué une évolution des habitudes alimentaires d’une population au quotidien bouleversé (confinement, télétravail, école à la maison…). Les gens ont consommé davantage de repas dans leur foyer. « Le retour de la cuisine maison, et notamment de la préparation de desserts en famille, a favorisé l’achat de lait liquide utilisé comme ingrédient. » Moment convivial et privilégié pour consommer du lait, le petit-déjeuner, « longtemps délaissé », a aussi été réhabilité : « En 2020, une augmentation de 4 millions de petits-déjeuners par semaine a été observée. Même le goûter, repas en perdition, a retrouvé une place… »
Comment le UHT peut-il se passer du plastique ?
Malgré cette dynamique positive, les responsables de Syndilait s’inquiètent de l’entrée en vigueur au 1er janvier dernier de la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) qui programme l’interdiction du plastique à usage unique d’ici 2040. Or, le créneau du UHT qui représente aujourd’hui 97 % du marché du lait de consommation en France est conditionné en briques cartonnées et en bouteilles en plastique (53,5 % du marché). « Le lait de consommation est un produit équilibré, exceptionnel d’un point de vue nutritionnel, et source d’activité et de biodiversité sur nos territoires. Mais c’est aussi un emballage technique, opaque pour préserver ses qualités organoleptiques fragiles et protecteur lors du transport », rappelle Emmanuel Vasseneix. Malgré des innovations régulières en termes d’écoconception (réduction de la couche de polyéthylène des bouteilles, brique sans aluminium…) et de recyclabilité des emballages, les spécialistes craignent de se retrouver dans une impasse face à ce nouveau défi réglementaire et écologique du sans plastique.