De nombreuses expérimentations sont en cours à la station du Caté, aussi bien sur les propriétés de résilience des choux-fleurs que sur des alternatives aux pesticides contre les maladies de la tomate.
Un méta-projet nommé ClimatVeg rassemblant 74 partenaires sur la thématique du changement climatique vient d’être lancé. Parmi les sites de recherche retenus, le Caté de Saint-Pol-de-Léon (29) qui travaille sur les productions de légumes sous abri et de plein champ, en horticulture et sur la production de champignons. L’objectif est de « transférer des leviers pour atténuer ce changement climatique », résume Damien Penguilly, directeur du Caté. Concrètement, la station léonarde va observer de façon plus précise l’exploration racinaire de nombreuses variétés de chou-fleur afin de mettre en évidence les génétiques différentes, et préciser quelles variétés seront plus efficientes en cas de conditions stressantes. « Depuis la création de la station en 1967, la température moyenne s’est élevée de près de 2 °C, les accidents climatiques sont plus fréquents », observe-t-on sur les relevés. Si les cumuls de pluviométrie annuels augmentent peu (947 mm l’an passé contre 893 mm en 1967), les pluies sont plus resserrées sur certaines périodes, notament en hiver.
Bain de lumière pour les tomates
Seconde piste de travail explorée l’été prochain et dans les cultures sous abri, le passage d’un robot de nuit qui émettra un spectre lumineux spécifique pour agir contre l’oïdium, le botrytis ou la cladosporiose. « Les émissions d’UV fonctionnent très bien sur tomate et concombre. Sur laitue, le traitement lumineux est plus difficile à mettre en œuvre car les maladies se développent sur la face interne du feuillage, c’est aussi le cas pour la cladosporiose de la tomate », explique Alain Guillou, responsable du pôle légumes sous abri pour le Caté. La station testera ainsi des alternatives pour lutter contre les maladies, un autre projet d’automatisation est à l’étude, avec le passage d’un nez olfactif dans les serres : « Ce nez détecte la présence d’oïdium, la serre est cartographiée selon les foyers ». Le robot lumineux passera alors seulement là où la présence de la maladie cryptogamique est avérée.
Toujours sur tomates, le Caté mène de nombreux essais privés et mesure les taux de brix des fruits. Avec des valeurs élevées, les tomates ont des saveurs plus prononcées. « Actuellement, nous cultivons 33 variétés d’un client turc, dont la gamme est très segmentée », note Alain Guillou. Les couleurs et les formes sont très variables, certaines affichent le caractère « Internal Red », avec une chair intérieure rouge.
m. vernet
Une alternative pour empêcher le mildiou de la tomate, c’est de mélanger les variétés dans le potager car les maladies se transmettent plus volontiers entre plants de même variété 🙂