Après mûre réflexion, Yann et Yvon Pinard ont entamé en 2018 la conversion de leur ferme. Le cheptel a baissé de 200 à 100 truies et l’assolement a été revu pour trouver le bon équilibre en bio. Épanouis, ils partageront leur expérience lors d’une journée technique, jeudi 3 juin. « Les premiers cochons vendus en bio sont partis en février 2020 », se rappellent les associés du Gaec du Bignon. La conversion des terres avait débuté dès 2018. « Sur la partie cultures, je travaillais depuis longtemps sur la réduction des doses. Mais globalement, je n’aimais pas sortir le pulvérisateur », confie Yann Pinard. Pour les cochons, la conduite sans antibiotique avait été adoptée également. Ces évolutions de pratiques ont amené les deux frères à envisager un passage en agriculture biologique. « S’y ajoutaient le sentiment de subir le marché dans une filière conventionnelle saturée, la gêne vis-à-vis du voisinage à cause des odeurs les jours de temps lourd, le constat de la raréfaction d’espèces d’oiseaux… », précisent les deux amoureux de la nature, chasseurs et pêcheurs dans l’âme, dont le siège d’exploitation est collé au bourg de Laurenan. Prendre le temps de calculer et de se former Pour eux, le frein n’était pas dans les champs, mais plutôt du côté de l’élevage. « Pour élever du porc bio, il faut de la paille et de la place pour passer de 0,7 à 2,3 m2 par animal. L’idéal est une ancienne stabulation à rénover. Nous ne pensions pas avoir les bâtiments pour nous lancer », explique Yvon Pinard. L’idée est ainsi restée un moment à l’état de vague projet jusqu’à la blessure à l’épaule de Yann. « J’ai été arrêté 6 mois. Cela m’a permis de poser les choses, calculer, visiter, participer à des formations… » Puis, en rencontrant le technicien du groupement Bio Direct, les associés ont compris…
Engager cochons et grandes cultures en bio