Les secteurs agricoles et agroalimentaires bretons se sont montrés résilients face à la crise sanitaire et continuent à générer des emplois locaux.
Dans le contexte de crise sanitaire et contrairement à d’autres secteurs économiques, les filières agroalimentaires bretonnes « s’en sortent plutôt bien, c’est un véritable poumon de l’économie », introduit André Sergent, président de la Chambre régionale d’agriculture. Pour se convaincre de la faculté de résilience de la région et sur ce domaine particulier que constitue la mise à disposition de denrées alimentaires, l’évènement digital nommé « Rencontres économiques et sociales des filières agricoles et agroalimentaires bretonnes » a égrainé les chiffres régionaux de l’année écoulée. Pour exemple, l’agroalimentaire breton nourrit 1 Français sur 3. Chaque exploitation agricole génère 6 emplois, répartis en moyenne de la façon suivante : 3,2 dans l’industrie amont et aval, 2,2 en production et 0,6 dans les services et organismes. Au total, les filières agricoles et agroalimentaires emploient 142 000 personnes, soit 10 % des actifs de la région. Le lait et le porc participent pour moitié à ces métiers. « L’agroalimentaire, c’est l’industrie de la vie », résume Olivier Clanchin, président d’ABEA, association représentant ces entreprises.
Le veau et le canard touchés
« Malgré les difficultés logistiques ou les foyers épidémiques, les industries agroalimentaires ont réussi à s’adapter, générant même un chiffre d’affaires en hausse de 2,8 % », observe Arnaud Haye, de la Chambre d’agriculture de Bretagne. « La consommation française en RHD représente 25 % en valeur ». Cette consommation freinée hors domicile a basculé vers les grandes surfaces, avec au passage des comportements d’achat différents. « Les grands gagnants ont été les légumes frais et transformés ainsi que les œufs. Les perdants sont le veau de boucherie ou les volailles festives, canard en tête ». Pour ces filières, la baisse de la consommation s’est établie à 10 % en veau, pour 23 % en canard. « Les producteurs de veau sont au nombre de 500 en Bretagne », rappelle Arnaud Haye. Les activités lait et porc n’ont été que faiblement affectées par la crise sanitaire, mais réorientées par d’autres facteurs comme la FPA ou la demande chinoise croissante.