La FDSEA 56 trouve indispensable que le glyphosate soit ré-homologué en France jusqu’à ce que des alternatives acceptables techniquement, économiquement et environnementalement soient trouvées.
« Sur le Gaec en production laitière et porcine qui totalise 145 ha, nous utilisons du glyphosate sur les 30 ha qui sont cultivés en TCS car ce sont des terres en pente, avec beaucoup de cailloux où nous ne pouvons pas passer avec une charrue. Cela permet de limiter le travail du sol, laisser des résidus végétaux en surface ce qui limite fortement l’érosion. Nous utilisons aussi ce désherbant en légumes car les cahiers des charges qualité des transformateurs imposent qu’il n’y ait pas d’impuretés lors de la livraison des légumes », témoigne Patrice Cainjo un des 3 associés du Gaec du Vieux Four à Grand-Champ.
Sans fondement
La FDSEA 56 s’est appuyée sur ce témoignage lors d’une conférence de presse, le 10 mai, pour rappeler « l’utilité du glyphosate tant qu’il n’y aura pas d’alternative efficace » pour les agriculteurs. Sur le Gaec l’arrêt du glyphosate entraînerait une réduction du nombre de cultures, une plus faible rotation et donc plus de risque de maladies et de salissement des parcelles.
« Nous nous battons contre l’interdiction du glyphosate que nous considérons comme démagogique, économiquement absurde et sans fondement scientifique », lance Franck Pellerin, président de la section environnement de la FDSEA 56. Le syndicat considère que la France va au-delà du cadre européen avec son engagement pris en 2017 d’interdire le glyphosate alors que celui-ci reste autorisé dans les autres pays de l’Union européenne sans restriction pour les usages non substituables. Les responsables syndicaux souhaitent faire passer le message aux élus à l’heure où Bruxelles discute de la réhomologation de ce désherbant pour 2022.
3 rapports d’experts
Gil Rivière-Wekstein, qui vient de rééditer son livre intitulé : « Glyphosate l’impossible débat », fait état de 3 rapports d’experts indépendants de l’Inrae et de l’Anses qui mettent en évidence que les solutions de substitution au glyphosate s’avèrent moins bonnes pour l’environnement. « Un retour au labour systématique serait un non-sens environnemental car ça libère du carbone, nécessite des passages répétés de tracteurs plus puissants et donc plus d’émissions de gaz à effet de serre. »