Contraignantes et coûteuses, les normes de biosécurité mettent en péril l’élevage plein air de volailles et de porcs. La Confédération paysanne a interpellé les élus au Gaec de la poule mouillée, à Plouay. Elles sont de nouveau libres depuis quelques jours. Les volailles de Séverine Mouillé et Clément Le Héritte respirent. Les éleveurs également. La période de confinement de quelques mois, imposée en raison de la détection du virus de la grippe aviaire en France, a été mal vécue. Elle aurait pu porter un coup d’arrêt au développement d’un élevage créé il y a cinq ans et qui vend désormais 12 000 volailles dans l’année. Les éleveurs sont persuadés de répondre aux attentes sociétales en produisant un produit de qualité et se félicitent d’employer deux salariés. « Nous ne produirons pas plus en volume malgré l’importance des débouchés ». En 5e année, les objectifs économiques sont atteints ; le revenu est équivalent à 4 Smic et les éleveurs parviennent à prendre 2 à 3 semaines de congés dans l’année. Seule ombre au tableau, la perspective de devoir confiner leurs volatiles périodiquement, à chaque passage du virus, les inquiète. 10 % de pondeuses perdues Caroline Créac’h, de Tréffléan, s’est installée en 2017 sur 19 hectares et un atelier de mille pondeuses. « La ferme était viable », assure l’ancienne salariée des JA. « J’ai vite déchanté en raison des règles sanitaires imposées. Je dois me conformer à des normes déployées dans les élevages industriels (conditionnement des œufs). La pression des services vétérinaires est permanente et disproportionnée. C’est démoralisant car cela n’a pas de sens ». L’éleveuse a perdu 10 % de ses poules lors de la période de confinement et a eu recours, pour la première fois, à des traitements antibiotiques. Elle s’interroge sur la poursuite de l’activité, surtout si l’obligation d’enfermer les poules se répète. Globalement, les éleveurs plein…
Des volailles déconfinées, des éleveurs inquiets