Chez Rozenn et Patrick Angenard, de l’EARL Le Gretay à La Bouexière (35), les mammites ont été longtemps un fléau qui a pourri leur quotidien, pesé sur leur moral et dégradé profondément les résultats de leur élevage. La détection de perturbations d’ordre électrique a permis de régler les problèmes. Au départ en retraite de sa mère, en 2001, Patrick Angenard déménage son élevage sur un nouveau site à 2 km. À l’époque, le troupeau tourne à un taux moyen de 150 000 cellules / mL et n’était pas pénalisé. Démarre pourtant une lente dégradation de la qualité du lait. « Au départ, nous mettions cela sur le compte de la perturbation des vaches par le bruit des machines et notre manque de temps pendant les travaux, sur la météo, l’aire paillée un peu trop petite… Nous nous trouvions toujours une excuse », raconte Rozenn Angenard. Un record à 220 mammites en un an « Mais à partir de 2009, nous ne contrôlions plus rien en termes de santé mammaire. » Plusieurs infections sont détectées chaque semaine. Jusqu’à atteindre un triste record dont témoigne l’un des calendriers conservés : 220 mammites en un an pour 55 vaches. « Avec les délais d’attente, c’était 5, 6 ou 7 vaches traites au pot tous les jours. » Beaucoup de lait jeté, des réformes nombreuses y compris de très jeunes vaches… Malgré tout, les associés arrivent à honorer leurs 420 000 L de droits à produire. Mais à quel prix. Bien sûr, ils n’échappent pas aux pénalités : plus de 3 000 € en 2013. Mais surtout, la traite est devenue un enfer. Pourtant dynamique de nature, l’éleveuse y va la boule au ventre. Il faut de la force pour trimballer les pots de lait écarté. De la concentration pour détecter les nouvelles infections, appliquer les traitements à la lettre et…
« La traite était devenue un enfer »