À sa naissance, le porcelet est incapable de réguler sa température corporelle. Il n’a que peu de réserves d’énergie. Il doit donc rapidement se réchauffer et se nourrir. Plus il est petit, plus il a besoin de chaleur car sa surface de peau est très importante par rapport à son poids. Pour réchauffer le porcelet, la recommandation est de positionner les lampes 50 cm au-dessus du sol lors de la mise bas, puis, de les relever à 80 cm par la suite.
Une récente étude sur la prise colostrale, menée par Eureden, a démontré que la température des lampes influence la quantité de colostrum bue par le porcelet. Ainsi, un porcelet accueilli dans un nid chauffé à plus de 30 °C présente un GMQ 24 heures de vie supérieur de 35 g à un autre porcelet dans un nid à moins de 25 °C. Il est également utile de se rappeler qu’une truie en lactation dégage 250 watts de puissance. Elle est une grosse lampe auprès de laquelle le porcelet n’hésite pas à se coucher s’il ne trouve pas d’autres points de chaleur plus performants. En se blottissant contre sa mère, le porcelet augmente ses risques d’être écrasé, que cela soit volontaire ou accidentel. Ainsi, choisir la bonne puissance de lampe et bien la régler est le point de départ du bon démarrage du porcelet.
Puissance et hauteur de lampe influencent la température
La figure 1 ci-dessous créée par la Chambre d’agriculture de Bretagne indique les températures sous les lampes en fonction de leur puissance et de leur hauteur. La température chute de presque 5 °C entre une lampe à 80 cm et la même, à 60 cm du sol. En général, une température d’au moins 31 à 32 °C à la naissance est recommandée. Cette température est atteinte au centre du rayonnement de la lampe mais chute rapidement lorsqu’on s’en éloigne.
Difficile alors de trouver le bon compromis.
La question est encore plus ardue lorsqu’on observe une différence pour deux mêmes lampes réglées à la même hauteur.
Un constat surprenant
Lorsque dans un élevage il y a des pertes en maternité, c’est toute l’équipe qui est mobilisée. Les techniciens conseils et bâtiment d’Eureden effectuent des contrôles ventilation en binômes.
Lors de la visite, les basiques sont repris et notamment les réglages des boîtiers mais également des lampes. Les équipes d’Eureden utilisent un thermomètre infrarouge pour démontrer aux éleveurs que les nids ne sont pas toujours suffisamment chauffés. C’est alors qu’elles se sont aperçues que deux lampes de 175 watts ne produisent pas la même température alors qu’elles sont réglées de façon identique. Si la cause de ce phénomène est inconnue, cela a renforcé les conseils donnés aux éleveurs. Pour s’assurer du confort des animaux, il faut non seulement avoir des lampes suffisamment puissantes mais il faut aussi les régler individuellement selon la chaleur qu’elles produisent. Une fois la mise bas finie, l’adaptation de la hauteur de la lampe à la taille des porcelets et de la portée est indispensable. C’est la fin des hauteurs de lampes uniformes dans les maternités.
Dorothée Desson / Eureden
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Accepter que les lampes ne soient pas toutes à la même hauteur
Lors de la visite, c’est à la main que les techniciens ont observé que les lampes ne chauffaient pas assez certains nids et d’autres trop. Nous avons fait le même constat qu’eux et ils ont alors testé les nids avec un thermomètre infrarouge. Nous avons tout de suite adopté l’outil. Grâce au thermomètre, nous avons pris conscience que chaque lampe ne produit pas la même chaleur. Nous avons aussi constaté que des porcelets tolèrent très bien 50 °C quand d’autres fuient le nid à partir de 33 °C. Cela nous a permis de réellement régler la hauteur de nos lampes en fonction des besoins de chaleur des porcelets. Dès que des portées sont entassées ou éparpillées, nous réajustons. Finalement, nous n’avons plus de hauteur « standard » pour les lampes, c’est l’observation des porcelets et notre thermomètre qui fait foi. À la fin de la première semaine, les besoins sont moins importants, le chauffage passe en régulation automatique. En faisant cela facilement pendant notre tour du matin, nous avons réduit les pertes par écrasements. Sabine Demeuré, éleveuse à Plouyé (29)
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« La clé est d’observer le comportement des porcelets dans les nids. Cela reste primordial pour assurer le confort et les performances »
Les pertes en maternité sont souvent dues aux écrasements et aux diarrhées néonatales. Une fois la piste alimentaire écartée, il reste le bâtiment. Après le passage de la spécialiste ventilation, nous avons accompagné les éleveurs et avons significativement réduit les pertes. Aujourd’hui, les éleveurs concernés à Landrévarzec, utilisent un thermomètre infrarouge pour régler leurs lampes avant mise bas. L’objectif pour eux est d’avoir 38 °C dans le nid. La proportion d’écrasés dans les pertes totales est passée de 60 % à 40 %. Pour une éleveuse à Audierne, les puissances de lampes ont été inversées. En effet, en comparant ses deux salles de maternité (une avec nid et l’autre sans), nous nous sommes aperçus que les lampes de 150 watts chauffaient la salle sans nid et que des lampes de 175 watts étaient positionnées dans les nids. En inversant simplement les lampes, les pertes ont diminué de moitié. Mathieu Le Nouvel, technicien conseil Eureden
le roux francois
Vous parlez de l’élevage industriel qui a pollué nos cours d’eau et qui entraîne la prolifération d’algues vertes c’est bien ça ? Ne feriez vous pas mieux d’encourager les formes d’élevages qui bénéficient à tous plutôt qu’à celles qui nuisent à l’intérêt général ?