Le Sérémor et Solutis Emploi sont confrontés à la problématique du recrutement. Ils embauchent de plus en plus de jeunes après avoir contribué à les former.
« Il n’y a plus de profil type chez les candidats à l’emploi agricole », affirme Pierre-Yves Le Bozec, président du Sérémor et de Solutis Emploi. Les jeunes diplômés, enfants d’agriculteurs, ne sont plus légion. Beaucoup de nouveaux salariés sont en reconversion professionnelle. Certains découvrent le milieu agricole. Motivés et formés, ils sont rapidement aptes à travailler dans les élevages. C’est le cas de Léa D’Angelo, qui témoignait lors de la journée de l’emploi à Vannes, mardi dernier.
Porc et lait
« Après un bac pro dans le domaine hippique, j’ai obtenu un BTS en production animale. En 2019, je me suis inscrite à Pôle Emploi. L’Anefa (emploi et formation en agriculture) m’a orienté vers le milieu porcin. J’ai réalisé une semaine de découverte en élevage et j’ai enclenché un POEC (préparation opérationnelle à l’emploi) ». Trois mois en alternance entre le centre de formation de Kérel, à Crédin, et un élevage de porc, avec un suivi du Sérémor. Elle enchaîne ensuite sur une AFPR (action de formation préalable au recrutement) en production laitière de 400 heures, sur cinq élevages. « Cela m’a permis de découvrir différents types de traite, par exemple ». A l’issue de ce parcours, en juin 2020, Léa D’Angelo a été embauchée au Sérémor, en contrat à durée indéterminée. « Là encore, j’ai suivi une formation sur la traite au robot, de 200 heures ». Pour Erwan Le Navéaux, responsable territorial au Sérémor, qui a accompagné sa montée en compétence, elle est prête pour réaliser des remplacements dès cet été. Ludovic Massard, administrateur, a accueilli la jeune stagiaire sur sa ferme laitière de Buléon, lors de son parcours. « Les jeunes qui ont de l’énergie progressent très vite. Ce sont des rencontres intéressantes. Le dispositif de formation du Sérémor est efficace. La personne est suivie et accompagnée. Les échanges sont réguliers ». Pierre-Yves Le Bozec insiste : « c’est un bon investissement. Les jeunes formés restent dans l’emploi agricole. C’est une satisfaction nous devons nous rapprocher des pôles urbains. Si nous captons seulement 3% des demandeurs d’emploi, nous aurons suffisamment de main-d’œuvre dans nos fermes ».