En plus d’apporter de l’azote rapidement disponible, les digestats jouent un rôle sur la vie biologique et sur la lutte contre les pathogènes. « Au-delà de sa valeur fertilisante qui traduit la capacité à nourrir la plante, le digestat a également la capacité à nourrir le sol », explique Jérémie Priarollo, responsable ingénierie méthanisation pour l’association Solagro. Cette valeur amendante des digestats entretient ou développe le fonctionnement physico-chimique du sol, en « améliorant la capacité de rétention en eau, la porosité du sol, la résistance à la compaction ou à la stabilité de la structure. Le fonctionnement biologique du sol est aussi amélioré ou entretenu en fournissant de l’humus et de l’énergie aux organismes vivants ». Impact sur les vers de terre Les essais menés dans le cadre du programme MétaMétha montrent que sur la vie du sol, « les apports de fertilisation organique (lisiers, fumiers ou digestats) ont un impact positif sur le nombre de vers de terre, et de manière plus importante qu’une fertilisation minérale ». Même si ces épandages occasionnent une mortalité sur les familles d’anéciques, la résilience est rapide, avec une augmentation des populations après 14 jours. Sur la biomasse microbienne, les observations sont les mêmes, avec un avantage aux apports organiques par rapport à des apports minéraux. Sur les collemboles et les acariens « dans un champ de maïs, le digestat à base de lisier a un effet positif, mais il importe de poursuivre les expérimentations. En 2018, des travaux ont montré un effet plutôt bénéfique du digestat sur la colonisation du sol par les champignons mycorhiziens ». Un effet sur les pathogènes Si le passage dans une unité de méthanisation n’est pas une hygiénisation au sens strict, le digestat « d’unités mésophiles (à 40 °C) réduit d’un facteur 100 la présence de pathogènes par rapport aux lisiers et fumiers. Ce facteur est de…
« Les digestats vont au-delà de la valeur fertilisante »