Le carabe consomme une grande variété de proies. Son action est largement bénéfique, même s’il s’attaque aussi à des auxiliaires de culture. Le projet de recherche Arena (Anticiper les régulations naturelles) mené à la station expérimentale d’Arvalis à La Jaillère (44) s’est en partie focalisé sur le régime alimentaire des carabes, coléoptères auxiliaires présents dans les cultures. Piégés par des pots Barber, les insectes ont livré après analyses par biologie moléculaire leurs contenus stomacaux, avec l’appui de l’Inra de Rennes (35). Sur 10 parcelles de blé réparties sur plusieurs stations françaises entre 2018 et 2019, le rôle multiservice de ces carabes a été prouvé grâce à ces analyses alimentaires. Les résultats montrent que « 8 % ont consommé des limaces, 10 % des pucerons. Il y a toutefois un risque de sous-estimation de ces proportions, la pression limace était faible au moment de cet essai », interprète Jonathan Marks Perreau, ingénieur environnement chez Arvalis. Dans les analyses, seuls les pucerons, les limaces, les araignées, mais aussi les vers de terre et les collemboles ont été recherchés ; les graines d’adventices n’ont pas fait l’objet de recherche sur les 1 800 carabes analysés. Le puceron se digère bien Jonathan Marks Perreau explique que « la digestion des pucerons est rapide chez les carabes, et se fait sous 24 à 48 heures ». Les traces de consommation de ces ravageurs peuvent avoir alors disparu lors de l’analyse du contenu stomacal. Autre enseignement, 38 % des carabes ont consommé des vers de terre, près de 65 % ont consommé des collemboles, petits arthropodes qui participent à la création de microporosité du sol ou à la décomposition de la matière organique. Malgré ces prélèvements de la faune auxiliaire, l’action des carabes reste très positive : un carabe adulte est capable de consommer 125 pucerons par jour….
Percer le régime alimentaire des carabes