Sébastien L’Hostis a planté diverses essences d’arbre dans ces parcelles d’herbe. Le Finistérien est convaincu par l’agroforesterie, technique aux multiples avantages. Le bon moment pour planter des arbres, « c’est maintenant. Si on n’agit pas aujourd’hui, il sera trop tard, car il faut du temps. L’agroforesterie marche, il faut oser le faire », insiste Sébastien L’Hostis, éleveur de vaches laitières à Ploudalmézeau. Ces végétaux particuliers à croissance lente ont trouvé leur place dans les pâtures de la ferme depuis 2018, l’éleveur n’y voit que des avantages. 14 essences différentes ont été plantées tous les 6 m, chaque alignement est distancé de 32 m. « Les pâtures font 100 m de long, ce qui laisse 32 ares aux 70 vaches ». Dans le choix des espèces, le Finistérien a dans un premier temps planté de façon aléatoire. Des aulnes de Corse sont plantés sur les buttes : « C’est un arbre résilient, notamment au sec. Près des sources, ce sont plutôt des aulnes glutineux ». Cet arbre légumineux sera de plus fournisseur d’azote à la pâture. « Mieux vaut éviter les arbres riches en tanins, comme les chênes ou les châtaigniers. Les noyers hybrides sont de très beaux arbres pour le bois d’œuvre, ils doivent être plantés en fond de vallée car ils sont très fragiles », précise l’éleveur habitué aux coups de vent de cette pointe finistérienne. Des corridors pour les auxiliaires Le bocage, en plus d’augmenter de 15 à 20 % la production à l’échelle de la parcelle (toutes cultures confondues), de maîtriser les inondations et de produire du bois « évite l’évapotranspiration en régulant la température et l’hygrométrie », précise Jean-Max Le Filleul, conseiller à la Chambre d’agriculture. Selon une expérimentation menée en Loire-Atlantique, « la température est tamponnée de 5 °C, le temps de pâturage de génisses est augmenté de 30 minutes par jour ». Selon les strates de ces haies, des oiseaux auxiliaires différents…
Des arbres au milieu des pâtures