La lutte biologique est une méthode au potentiel avéré, mais dont le positionnement est délicat. Les deux campagnes d’essais conduites par Arvalis sur le charançon du riz confirment ce bilan en demi-teinte. Les hyménoptères parasitoïdes sont parfois naturellement présents dans les silos et s’attaquent uniquement aux formes larvaires de leurs hôtes cibles. Pour que leur action fonctionne, il ne faut pas que la population de ravageurs soit trop excédentaire par rapport à celles des parasitoïdes. C’est pourquoi, il est nécessaire d’en introduire artificiellement, en positionnant les lâchers dès que les conditions printanières deviennent favorables à l’activité reproductrice des ravageurs, en complément d’un nettoyage des locaux. Une lutte précoce contribuera alors à prévenir une colonisation des grains, a priori dépourvus de ravageurs en sortie du champ. L’intérêt des lâchers est par ailleurs d’éliminer les insectes dans des espaces « réservoirs » qui ne sont ni nettoyés, ni traités, faute d’accessibilité (boîtes de chute, gaines de ventilation, nettoyeurs-séparateurs…). Les femelles adultes repèrent les larves de ravageurs cachées au sein des grains. Elles les paralysent et pondent sur la larve paralysée, qui permettra leur futur développement. C’est ainsi que la descendance des ravageurs est supprimée. La population de parasitoïdes disparaît ensuite naturellement lorsque la population d’hôtes ne leur permet plus de se développer ou lorsque les conditions ambiantes ne leur sont plus favorables. Viser le charançon [caption id= »attachment_56409″ align= »alignright » width= »296″] Ces minuscules guêpes parasitoïdes vont pondre leurs œufs à côté de larves au préalable paralysées.[/caption] Arvalis a évalué cette méthode sur la plateforme Métiers du grain à Boigneville (91). Deux campagnes d’essais ont été conduites en conditions réelles, en 2019 et en 2020, à partir de la solution LarioMix® d’AMW, distribuée par Fertimap Biocontrôle en France. C’est un mélange de deux espèces de parasitoïdes : Lariophagus distinguendus et Anisopteromalus calandrae. Ces espèces sont spécifiques des ravageurs…
Des guêpes pour désinsectiser