Huit producteurs du Morbihan ont créé un groupe AEP (Agriculture écologiquement performante) pour développer la culture du chanvre. La Région soutient l’initiative. Affiner la conduite de la culture, récolter une paille de qualité en utilisant les outils les plus adaptés et valoriser l’ensemble de la plante. Tels sont les objectifs de l’AEP Chanvre, créée dans le département. Le chanvre est une bonne tête de rotation, un bon précédent à céréales qui demande peu d’intrants, même en conventionnel. Il laisse une terre propre et ses racines pivotantes structurent le sol. Il se fait rare en Bretagne qui préfère les plantes nourricières du bétail. Il a pourtant des qualités : sa graine (800 kg/ha) produit une huile riche en Oméga 3 et 6, sa fleur a des propriétés médicales, sa fibre isole les bâtiments, sa chènevotte est utilisée en paillage. Variétés limitées Actuellement, seules les graines sont valorisées dans les fermes du groupe AEP. La paille, à 80 %, reste sur le champ, alors qu’elle est le principal débouché dans d’autres régions françaises. « Nous souhaitons promouvoir une chanvrière en Bretagne pour la transformation », indique Fabien Cancouët, membre du groupe, qui produit une douzaine d’hectares et qui intervenait à un webinaire organisé par le Gab 56. D’autres producteurs récoltent les tiges à l’ensileuse. « 80 m3 d’ensilage de chanvre sur un hectare, séché sous hangar et vendu comme matériau pour l’isolation », annonce l’un d’eux. L’idéal serait de récolter toutes les parties de la plante dans de bonnes conditions avec un minimum de passages d’outils. « Vendre une paille de qualité avec des fibres longues, séparées de la chènevotte ». Ce que ne permet pas l’ensileuse. Peu de travaux de sélection sont réalisés sur les semences bio. « Les variétés autorisées ont un taux inférieur à 0,2 % de THC (psychotrope). Si on resème ses propres graines, ce taux augmente. Il y a…
La filière chanvre bio se structure