D’ici à 2023, 100 % des élevages APBO auront réalisé un diagnostic et suivi une formation « bas carbone ». Sur l’EARL de la Gueffière à Bais (53), la réponse au défi climatique rime avec performance économique.
« J’ai toujours pensé que réduire les consommations d’énergie et améliorer le bilan carbone de l’exploitation permettait de maintenir le revenu voire de l’améliorer », déclare Christian Masserot, éleveur de l’APBO (Association des producteurs Bel de l’Ouest). Il s’est installé en 1997 et a rapidement implanté 750 m de haies. « Un prérefroidisseur a été mis en place et j’ai aussi implanté des cultures de pois et protéagineux pour l’autoconsommation. La luzerne est apparue en 2014. » La part d’herbe dans la ration a été accrue et un pâturage tournant dynamique mis en place avec 32 ares disponibles par vache. L’éleveur a aussi arrêté la fertilisation minérale des prairies et l’a abaissée sur les céréales au profit d’une fertilisation organique. Aujourd’hui, sur une SAU de 114 ha, l’élevage compte 100 laitières Prim’Holstein produisant 9 000 L/VL/an. L’âge au vêlage est de 25 mois. Des projets photovoltaïques ont vu le jour sur l’exploitation.
Réduire encore l’empreinte carbone de 700 tonnes
Pour se situer et observer son évolution, l’éleveur a réalisé plusieurs diagnostics « carbone » : en 2007, 2014 et 2019. « Entre 2014 et 2019, je suis passé de 0,9 à 0,69 kg équivalent CO2/L de lait », a-t-il chiffré lors d’une rencontre organisée sur son exploitation par l’APBO le 29 juin. Dans le cadre du projet « bas carbone » lancé par l’organisation de producteurs, Christian Masserot souhaite aller plus loin. « Mon objectif est de réduire mon empreinte carbone de 700 t en 5 ans. Je vais notamment passer 7 ha de prairies temporaires en permanentes dans un objectif d’augmenter le pâturage de 2 mois. Je vais aussi implanter 900 m de haies et des arbres isolés. Et je ne vais plus utiliser de soja, seulement du colza. »
85 éleveurs vendeurs de crédits carbone
« La démarche ‘bas carbone ‘ a été lancée par l’APBO il y a 1,5 an. Aujourd’hui, 80 % des producteurs sont engagés et l’objectif est de 100 % en 2023 », soulignent Frédéric Dorilleau et Yoann Lézé, vice-présidents de l’organisation de producteurs. « Pour permettre à ceux qui le souhaitent de valoriser leurs efforts, nous répondons à l’appel à projet de France Carbon Agri qui propose une valorisation à hauteur de 30 €/t de crédit carbone. 85 éleveurs sont candidats. En parallèle, nous allons déployer un réseau de fermes-pilotes pour communiquer sur les leviers d’action et leurs impacts. »