Le jeudi 1er juillet, la station de Trévarez a fêté ses 50 ans. Ce fut l’occasion pour la Chambre d’agriculture de Bretagne (Crab) de présenter au public les résultats et les avancées de leurs nombreuses expérimentations, menées en lien étroit avec l’Institut de l’élevage. « Depuis 1960, la température moyenne annuelle bretonne a augmenté de 1,7 °C. Cette hausse du mercure a un impact non négligeable sur l’élevage et les fourrages. Elle implique en effet des dates de récolte du maïs plus précoces, une trésorerie fourragère fluctuante d’une année à l’autre ou encore un stress thermique des animaux », explique Tanguy Bodin, référent climat à la Chambre d’agriculture (Crab). D’un point de vue agronomique, une température plus élevée est corrélée à une évapotranspiration plus importante, et donc à une réserve utile réduite pour les plantes. Afin d’anticiper au mieux ces changements, la Crab travaille sur l’adaptation des systèmes fourragers, notamment à la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou (49). Sur cette station, les prairies multi-espèces (fétuque, ray-grass, trèfle blanc, trèfle violet et lotier) remplacent le traditionnel ray-grass anglais/trèfle blanc et permettent d’obtenir un gain de 1,5 t MS /ha et de 1 000 UFL/ha/an. Les associations de culture entre céréales et protéagineux sont également pratiquées et peuvent être ensilées ou récoltées selon les besoins. Enfin, des essais sont en cours sur des semis de prairies fleuries sous couvert de mélanges céréales/protéagineux. Une démarche bas carbone L’agriculture est responsable de 19 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France, juste derrière le secteur tertiaire et celui des transports. À Trévarez, le Crab s’est donné pour objectif de réduire de 20 % son empreinte carbone du lait d’ici 2025. Pour ce faire, des expérimentations ont été conduites sur différents leviers. Dans le troupeau de 120 Prim’Holstein, le tourteau de soja a été entièrement remplacé par…
Les élevages laitiers s’adaptent aux enjeux climatiques