Le cycle de la tique s’appuie sur trois repas de sang précédant une mue. Ce sont autant d’occasions pour la tique d’acquérir puis de transmettre au stade suivant un agent pathogène. La tique Ixodes ricinus est certainement la plus connue, en raison de son rôle dans la maladie de Lyme pour les humains. C’est aussi la principale espèce qui affecte les ruminants, tout comme les animaux domestiques. La tique peut devenir porteuse d’une bactérie, Anaplasma phagocytophylum, et la transmettre à un bovin lors d’un de ses trois repas sanguins au cours de son cycle. Sur les bovins, cette bactérie peut provoquer l’ehrlichiose granulocytaire bovine, également appelée « fièvre des pâtures » ou « maladie des gros paturons ». Les formes cliniques sont relativement marquées avec syndrome grippal, toux, chute de production laitière brutale, œdème au niveau des pâturons et/ou avortements chez les animaux atteints. « Cette maladie est émergente, on en parle plus, on la cherche, donc on la trouve… Mais aucun élément objectif ne nous permet d’évaluer l’importance de ce parasite et son évolution dans la nature », introduit Grégoire Kuntz, vétérinaire spécialiste des parasites à Innoval. L’ehrlichiose représentait 6 à 7 % des protocoles avortement dans la région en 2020. Les tiques affectionnent tout particulièrement les zones à forte humidité relative, les pâtures proches des bois, les bordures mal entretenues, les landes ou les friches. Ils se plaisent donc dans notre bocage breton en y trouvant gîte et couvert ! Peu de solutions à portée de main « Depuis de nombreuses années, il n’y a pas eu d’évolution par rapport aux traitements possibles face à cette problématique. » Il n’existe pas non plus de vaccin, difficile à élaborer par rapport au mécanisme immunitaire particulier des bovins face à cette maladie. Les produits répulsifs utilisés pour chiens et chats ne peuvent pas être diffusés pour les bovins (doses trop…
L’immunité des jeunes ruminants, une piste à tester