Au mitan de l’été, osons l’abandon à un peu de légèreté. L’été est propice au lâcher-prise. L’été est invitation à l’évasion et au voyage. Sans qu’il ne soit nécessaire de partir loin de chez soi. La grande aventure prend parfois son envol dans la lenteur circadienne circonscrite par l’ombre d’un chêne, un livre en main. Elle prend son envol lorsque, quelques pages entamées, l’auteur vous saisit, vous emporte bien loin des tracas quotidiens. Dans le monde foisonnant et broussailleux de la lecture, il est un style qui fait actuellement fureur selon les libraires : les récits sur la nature. Et plus précisément le partage d’expériences vécues comme autant de retours aux sources, au cœur d’une nature tantôt dépouillée, tantôt grandiose, toujours belle de ces petits rien et immensément riche de ses silences. Cette nature brute, abrupte, émerveillante aussi, les agriculteurs la vivent quotidiennement à livre ouvert, au fil des pages des jours qui se succèdent et ne se ressemblent pas ; au rythme des chapitres des saisons écrits par l’immuable révolution céleste. En fait, à bien y regarder, le livre a quelque chose à voir avec la vie de paysan. Ils sont, tous deux, espace de liberté, d’imagination. Ils rivalisent sur le champ permanent de l’adaptation face à un retournement de situation toujours imprévu, jamais écrit d’avance. Ils sont palpitation de la vie. Et, à un moment ou un autre, ils versent tous deux dans la contemplation apaisée ; le premier d’une énigme dévoilée, le second d’une mission accomplie. Mais surtout, le livre, comme le paysan, nourrit : l’un l’esprit, l’autre le corps. « Lire, c’est boire et manger. L’esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas. » (Victor Hugo)….
Livre de voyage