La feuille de route Influenza aviaire présente beaucoup de mesures concrètes et ambitieuses mais il reste une zone d’ombre sur la mise à l’abri « sous-filet » des palmipèdes.
Le ministre de l’Agriculture a présenté jeudi 8 juillet la feuille de route Influenza aviaire, fruit d’un travail de concertation de plusieurs mois entre les professionnels, l’Administration et les scientifiques. « La feuille de route et le plan d’action détaillé comportent des mesures-phares concrètes et ambitieuses, que nous appelions de nos vœux depuis longtemps, telle que la fin des dérogations à la claustration, prévues par la réglementation actuelle ou l’obligation de la télédéclaration des élevages et des mouvements de volailles. Une inquiétude majeure subsiste cependant avec la possibilité laissée à certains modes de productions de mettre à l’abri leurs animaux uniquement sous des filets, en dépit de nos demandes répétées visant à généraliser les constructions en dur, bien plus protectrices », déclarent la CFA, la FN Foie gras, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs dans un communiqué.
Une feuille de route ambitieuse
La feuille de route est le résultat d’un véritable travail de concertation qui dure depuis plusieurs mois.
Elle s’appuie sur l’expérience du terrain, des données et des études scientifiques. Le plan d’action est établi avec un calendrier clair, complet et détaillé des mesures à mettre en œuvre à court, moyen et long terme. « La profession a entre les mains un bon outil pour éviter une nouvelle crise, tous les opérateurs doivent aujourd’hui s’en emparer. L’État, de son côté, devra renforcer ses capacités de contrôles et d’audit. À ce titre, la CFA, la FN Foie gras, la FNSEA et JA saluent la mise en œuvre d’un certificat de biosécurité, délivré aux éleveurs. »
Circuit court et moins de 1 500 palmipèdes
La feuille de route indique que des modalités de mise à l’abri adaptées aux types et aux modes d’élevages seront définies.
« Les modalités de mise à l’abri sont très détaillées et laissent peu de place à l’interprétation contrairement à la précédente réglementation. Cependant, elle laisse la possibilité de mettre à l’abri les palmipèdes sous des filets quand l’élevage est autarcique ou en circuit court et compte moins de 1 500 animaux. Les expériences passées concernant la mise à l’abri sous filet ne sont pas concluantes et nous ne souhaitons pas pousser les éleveurs à mettre en œuvre de telles pratiques. Nous devrons vraiment agir avec prudence, au cas par cas, et en étroite collaboration avec les épidémiologistes et les vétérinaires », conclut Jean-Michel Schaeffer, président de la CFA.