Au Gaec des Clôtures, le génotypage des génisses à partir de 2012 a permis de rationaliser les accouplements mais aussi de détecter une souche à haut potentiel. Il y a bientôt 10 ans, Annie et Yves Rouxel ont démarré le génotypage sur les conseils d’Éric Moisan, leur inséminateur chez Évolution. « Il nous a présenté cette innovation comme un outil pour mieux accoupler. » Au Mené (22), le couple conduit alors 70 laitières et travaille de manière « très classique » : toutes les femelles sont inséminées en Holstein puis toutes les génisses qui naissent sont élevées. « Après vêlage, nous faisions le tri pour garder les animaux qui nous plaisaient autant en termes de performances que de morphologie. » Conséquence : le taux de renouvellement était élevé et une trentaine de vaches en lait vendues chaque année. Apprendre à choisir Les premiers prélèvements de cartilage ont lieu début 2012 sur les génisses. Par la suite, année après année, toutes les jeunes femelles seront désormais ainsi testées. Entre-temps, Thomas Rouxel, le fils d’Annie et Yves, quitte sa formation de pâtissier pour revenir vers l’élevage. Pour s’aguerrir, il effectue un an d’apprentissage chez Bertrand Michel, éleveur à Gausson (22). « Chez lui, j’ai attrapé le virus de la génétique », sourit le jeune homme. « En m’installant avec mes parents en 2017, j’avais vraiment envie de développer la sélection. » Justement, la manière d’aborder la génétique a évolué au Gaec. « En s’appuyant sur le génotypage des jeunes animaux et la semence sexée, nous avons gagné en efficacité sur les accouplements en cherchant à obtenir des femelles des meilleures génisses et en réalisant du croisement industriel sur les animaux dont nous ne voulions pas de descendance », expliquent les éleveurs. « D’une certaine manière, cela nous a appris à choisir. » Aujourd’hui, le progrès génétique est palpable. La moyenne des femelles nées en 2016 était de 128…
Sélection génétique : Sortir un taureau, à la portée de tous