À l’occasion des Innov’Action, les associés du Gaec de Carmoise ont présenté leur organisation du travail dans un système alliant automatisation de la traite et pâturage.
Nathalie Bertho s’est installée en rejoignant ses voisins du Gaec de Carmoise à Saint-Guen (22). Depuis 2009, le troupeau laitier est conduit en traite robotisée. « Nous avons fait ce choix au départ de notre associé », explique Gildas Le Fresne. La distribution de l’ensilage sous forme de cubes désilés pour deux ou trois jours limite également l’astreinte. « Cette stratégie permet d’assurer le travail seul. Ainsi, sans faire appel à de la main-d’œuvre supplémentaire, nous sommes libres un week-end sur deux, chacun notre tour », confient les éleveurs. Une organisation « souple » vue comme un atout pour une future transmission.
Des vaches dans le poulailler
De la mi-décembre à la mi-février, les vaches sont 100 % en bâtiment. Originalité au Gaec, les 65 vaches en production sont installées en logettes paillées dans un ancien poulailler depuis 2004. Même si l’enceinte est basse, la toiture isolée et le bardage et les grandes ouvertures sur les côtés assurent une ambiance agréable pour les animaux, même l’été. Même en système robot, l’objectif est de pâturer au maximum pour abaisser le coût alimentaire : il est de 71 € / 1 000 L pour 8 180 L de lait vendus par vache. « En hiver, la fréquentation au robot est de 2,6 ou 2,7 traites par jour par vache. À l’herbe, elle tombe à 2,1 ou 2,2 traites », résume Gildas Le Fresne. Avec le pâturage tournant dynamique récemment adopté (système de paddocks de 35 ares jour et nuit) sur les 36 ha accessibles, la surface pâturée par vache est passée de 27 à 38 ares en deux ans : « Objectif : fermer le silo 3 mois par an. »
Renouveler les prairies pour assurer le passage en bio
Suite à la réalisation d’un Pass bio avec la Chambre d’agriculture et à l’adhésion à un groupe « robot » du Gab 22, la conversion à l’agriculture biologique a été engagée le 15 mai dernier. « Des amis éleveurs ont une longue expérience en bio. Nous nous formons aux médecines alternatives. Depuis plus de 10 ans, nous faisons du désherbage mécanique sur maïs… Cette conversion est une continuité dans l’évolution de nos pratiques plus qu’un but en soi. » Face à ce nouveau défi, la surface en maïs vient d’être réduite de 33 ha habituellement à 14 ha pour une SAU de 91 ha. En contrepartie, les associés se reportent sur la constitution de stocks à base d’herbe ensilée et enrubannée. « Nous avons posé sur le papier notre assolement pour 5 ans. Pour éviter d’exploiter des prairies arrivées en bout de course, nous allons en mettre en place de nouvelles chaque année ». Objectif : trouver le bon équilibre pour livrer 450 000 L de lait en bio plutôt que 610 000 L actuellement.