La loi « Égalim 2 » votée par tous les groupes de l’assemblée nationale devrait permettre des avancées sur le revenu agricole « à condition que son application soit élargie et contrôlée », ont insisté les élus de la FRSEA.
Affichée clairement par le Gouvernement, la volonté d’une souveraineté alimentaire en France a été renforcée par la crise sanitaire. « Mais elle ne sera possible que si la rémunération des agriculteurs s’améliore », ont souligné les élus de la FRSEA en assemblée générale le 9 juillet à Rennes (35).
Face au déséquilibre persistant dans les négociations commerciales, « les parlementaires se sont saisis de ce sujet aux côtés des agriculteurs en 2019 », précise Grégory Besson-Moreau, député, rapporteur de la proposition de loi dite Égalim 2. À noter que tous les groupes politiques de l’assemblée nationale ont voté cette loi. « La première loi n’a pas été assez loin. Face à 4 acheteurs de la grande distribution, nous sommes obligés de mettre des contraintes. » Le député a rappelé les lignes fortes de la loi Égalim 2 qui doit passer au Sénat le 20 septembre : une contractualisation obligatoire et pluriannuelle pour que les agriculteurs puissent se projeter, la prise en compte des indicateurs de coûts de production (avec indexation automatique du prix des intrants) et la non-négociabilité de la matière première agricole. « Cette dernière mesure commence à être regardée au niveau européen », précise Grégory Besson-Moreau. « Un prix rémunérateur doit être assuré aux agriculteurs, c’est une condition pour que le consommateur accepte de payer un peu plus. »
Député d’Ille-et-Vilaine qui a participé au projet de loi, Thierry Benoit précise que des mesures ciblent les pratiques de la GMS : « Les pénalités logistiques et la facturation des services, parfois abusifs, seront encadrées. Nous demandons aussi que les MDD entrent dans le champ de la loi. »
Sans revenu, pas de jeunes
« Égalim 1 a été un échec. Pendant la crise, les GMS ont encore accru leurs gains et continuent à faire pression pour des prix bas. Les jeunes ne viendront pas s’il n’y a pas de revenu », déclare Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Elle salue les avancées en cours « qui doivent être ciblées sur l’achat public et en RHD. » « Nous attendons la mise en place de cette loi et le contrôle de son application », souligne Thierry Coué, président de la FRSEA Bretagne. Entendant défendre le pouvoir d’achat, « la politique des prix bas ne fonctionne pas. La précarité alimentaire s’accentue en France. »