Les émissions d’ammoniac sont un enjeu de santé publique. En 2025, l’épandage de lisiers avec des tonnes équipées de buses palette, jugées trop émissives, sera probablement interdit. La réduction des émissions ammoniacales, dont 95 % sont d’origine agricole, fait partie d’un plan d’actions national. « Plutôt que de subir une réglementation subite et brutale, mieux vaut se préparer progressivement », conseille Hervé Masserot, du réseau Cuma de l’Ouest. « Et notamment en évoluant vers des équipements d’épandage moins émissifs en azote ammoniacal ». L’élevage produit les 3/4 des émissions agricoles, dans les bâtiments, pendant le stockage des effluents et lors et de l’épandage. Des équipementiers proposent désormais des systèmes de récupération des gaz sous les caillebotis (y compris en bovin dans le nord de l’Europe) ; les fosses sont de plus en plus souvent couvertes. Ce sont surtout les matériels d’épandage qui sont en ligne de mire. Certains sont bien plus efficaces pour éviter les émissions et conserver l’azote dans le sol. Des mesures ont été effectuées 6 heures après épandages : « À une température de 12 °C, après un épandage de lisier à la buse palette, 40 % de l’azote ammoniacal s’est volatilisé. À 30 °C, la perte peut monter à plus de 80 %. Ces pertes sont réduites à 19 % si une tonne à pendillards est utilisée (à 12 °C) ». L’enfouisseur réduit les pertes à 3 %. Au-delà de la pollution générée, il s’agit d’un gaspillage pour l’agriculteur, qui oblige à acheter des engrais azotés minéraux. La buse à palette vivrait donc ses dernières années. En attendant, un enfouissement rapide après épandage réduit considérablement les émissions quel que soit le matériel utilisé. L’épandage sous couvert végétal permet aussi de limiter le gaspillage. Enfouisseurs Le matériel à disposition des éleveurs, performant depuis quelques années, ne fait pas tout. « Il faut préparer les lisiers avant épandage, notamment les lisiers de bovins. Il faut…
Vers l’interdiction des buses d’épandage