Tous les étés, Agathe Dagoreau ratisse les plages d’Ambon et de Plouhinec pour le confort des touristes. Les résidus plastique sont collectés, le goémon est rejeté à la mer. Huit heures. Plage de Betahon à Ambon, dans le Morbihan. Le soleil darde ses premiers rayons. Ukraine du Poulbignon, la jument de trait breton, est rétive. Le massage de la croupe à l’huile de camphre et la promenade d’échauffement sur le sentier côtier ne l’ont pas déridée. L’animal a son caractère et semble peu disposé à s’échiner sur le sable ce matin. Les ordres, parfois en breton, n’y font rien. « Je l’ai réveillée un peu plus tôt », plaisante Agathe. « Il faut finir avant la chaleur de midi  ». Trois heures de travail sont nécessaires pour nettoyer la longue plage de sable blanc et de petits galets encore vierge de touristes. Un peu d’agacement de part et d’autre et la voilà attelée à la goémonière, prête pour un ratissage qui, pour un cheval de sa force, peut ressembler à une sinécure. Loin, en tous cas, des labours, des débardages ou des arrachages de plantes invasives de baccharis, parfois dans la boue hivernale, qu’elle pratique à l’occasion. [caption id= »attachment_56874″ align= »aligncenter » width= »720″] Le cheval nettoie le haut de plage et ramène la laisse de mer au bord de l’eau montante.[/caption] Mad éo ! Sarah, salariée, assise sur la tamiseuse, positionne son engin sur le haut de la plage, après l’avoir réglé pour ratisser les premiers centimètres de sable. « Nous ne travaillons que sur vingt centimètres. Plus en profondeur, c’est pénible pour l’animal et cela déstructure la plage », assure la chef d’entreprise. Ukraine, de meilleure humeur, s’élance au son de « mad éo », l’un des termes bretons qui stimule ses neurones. C’est bon ! Là-voilà partie pour des allers-retours sur la plage, n’oubliant pas de répondre…

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