Avec des importations records de grains, la Chine met le feu au marché. 26 millions de tonnes importées en 2020-2021, principalement achetées auprès des USA et de l’Ukraine. La projection semble identique pour la campagne qui vient. « Avec une telle frénésie, le maïs continuera à être le ‘driver’ sur le marché en 2021-2022 », projette Sébastien Poncelet, analyste chez Agritel. Et avec une baisse des stocks chez les principaux exportateurs, il n’y a plus de place pour d’autres incidents météorologiques autre que celui de début juillet au Brésil. Le marché est sur la corde raide. D’où vient cet appétit chinois insatiable ? Dans les années 90, un excédent de production a induit une chute des prix et une baisse des surface implantées. L’État chinois s’est mis à subventionner la culture… jusqu’en 2015 où ces prix garantis ont conduit à une nouvelle surproduction. Cet excédent de stock a mis fin aux aides, s’en est suivie une baisse des surfaces en maïs. Mais la consommation de viande et de maïs est à la hausse et puise dans les stocks. Or, le pays aime avoir des stocks importants : la dernière grande famine en Chine ne date que d’une soixantaine d’années… Aussi, quand le déficit menace par rapport à des niveaux de stocks minimum, le pays se met à l’achat. Des stocks et une production de maïs menacés par les pluies records de la mi-juillet dans la région de Henan, catalogué de « grenier à grains » du pays. Météo perturbée pendant les récoltes, reconstitution du cheptel porcin mis à mal par la fièvre porcine en 2018-2020 sont peut-être des éléments explicatifs de ce besoin en maïs, tout comme en blé et soja. La Chine a sûrement aussi voulu, sous la pression de la Covid-19, sécuriser ses achats en matières premières pour sustenter sa population… Ces explications ne restent…
La Chine a surpris par son appétit vorace