Une des fragilités du commerce mondial repose sur une production de maïs en dérobée, dans le Mato Grosso, destinée à l’exportation et aux rendements aléatoires. La « Safrinha », nom donné à la ‘petite récolte’ du maïs implanté en dérobée depuis les années 2000 après du soja, représente aujourd’hui 70 % de la production du maïs au Brésil. Une dérobée soumise à des contraintes techniques et… météorologiques. Car même si le maïs pousse très vite sous le climat tropical, il doit être implanté très rapidement après la récolte du soja pour bénéficier de l’humidité du sol, et surtout pouvoir être récolté avant la saison sèche dans le nord du Mato Grosso ou avant les gelées qui apparaissent en début d’hiver (fin juin/début juillet) dans le Sud. [caption id= »attachment_57028″ align= »aligncenter » width= »720″] Le centre-ville de Sorriso, dans le Mato Grosso, est transformé en une multitude de hangars de stockage de soja et de maïs.[/caption] -20 à 50 % de rendement ? Or, cette année, la région n’a pas été épargnée par ces gelées précoces (-2 à -4 °C la première semaine de juillet) affectant un maïs immature dont les grains ne durciront plus. Les prévisions de l’USDA annonçaient pourtant une production record à 108 Mt quelques jours auparavant. Les premières craintes au semis avec des pluies quasi incessantes semblaient bien loin dans les esprits. Mais les cartes ont été rebattues en une seule nuit ! « Les prévisions projettent une récolte autour de 88 Mt pour cette moisson », note Sébastien Poncelet, d’Agritel. Et ce chiffre est loin d’être définitif. Il pourrait être bien inférieur à ces prévisions alors que 30 % de la récolte étaient seulement effectuées fin juillet contre 50 % l’an passé. Le rendement pourrait être à la baisse ou de nombreuses parcelles non récoltées. Ces données vont déséquilibrer le marché international : les ventes à l’export d’août à novembre sont basées…
Le Brésil va-t-il subir sa plus mauvaise récolte ?