Comment prévenir le burn out ?

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Lucie Moreau, conseillère prévention des risques professionnels à la MSA Portes de Bretagne.
A l’occasion de leur assemblée générale le 8 septembre à Gosné, les membres de la Coordination rurale d’Ille-et-Vilaine ont échangé autour des risques psychosociaux en agriculture. En parler, c’est déjà commencer à agir.

Le stress sert à s’adapter face aux modifications, contraintes ou menaces. « Selon une définition de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé, un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui imposent son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face », a commencé Lucie Moreau, conseillère prévention des risques professionnels à la MSA Portes de Bretagne, lors de l’assemblée. « Si la phase de résistance est trop longue, elle entraîne un épuisement pouvant générer des problèmes sur la santé et conduire au burn out. »

La conseillère a listé les différents risques psychosociaux tels que les exigences du travail, la défiance des rapports sociaux, le manque d’autonomie, l’insécurité des emplois et carrières… « En agriculture, le revenu est le problème majeur. Par ailleurs, beaucoup d’agriculteurs ont l’impression de ne pas être respectés, que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur », souligne Joseph Martin, président de la Coordination rurale d’Ille-et-Vilaine. « Le fait d’avoir à penser à beaucoup de choses à la fois (qu’elles soient techniques ou réglementaires) est aussi une source de stress. »

L’impression de ne pas avoir de marge de sécurité et les contrôles sont aussi identifiés comme anxiogènes pour plusieurs participants. « Les contrôleurs sont aujourd’hui formés pour un meilleur déroulement. Par ailleurs, les agriculteurs peuvent se faire accompagner par un proche, un voisin, un conseiller… », précise Paul Rapion, directeur adjoint de la DDTM.

Reconnaissance, coopération, sens…

« Des besoins sont à satisfaire pour davantage de bien-être au travail tels que la reconnaissance, la coopération, le sens du travail (concordance avec ses valeurs, se sentir utile…), la régulation (avoir les moyens de faire face aux aléas, anticiper…) ou l’autonomie (décision, liberté d’exprimer ses opinions…). Ces éléments de protection sont à intégrer dans l’organisation du travail… »

Plusieurs actions sont menées par la MSA pour faire face aux risques psychosociaux en agriculture. « Nous sensibilisons via l’animation de journées » Mieux vivre son métier d’agriculteur « , des conférences, des réunions pour la détection des situations suicidaires », détaille Lucie Moreau. Des formations en groupes, des conventions avec des psychologues du travail, des accompagnements individuels peuvent aussi être proposés. « Une session de formation » Repenser son bien-être au travail « va commencer en novembre. »

Des « sentinelles » et le numéro Agri’écoute

« Un réseau d’élus MSA » sentinelles « auxquels les agriculteurs peuvent faire appel est déployé sur le territoire », précise la conseillère prévention. En cas de difficulté, le numéro Agri’écoute (09 69 39 29 19) est disponible 24 h/24 et 7 j/7, dédié au monde agricole et rural. « Quand vous rencontrez quelqu’un qui semble aller mal, n’hésitez pas à lui poser franchement la question », conseille enfin Lucie Moreau.


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