Le champ de comparaison de Maure-de Bretagne (35) a montré sur le terrain les atouts de l’agriculture de conservation. Aujourd’hui, les acteurs souhaitent s’emparer de l’enjeu carbone. « Cela devait durer 5 ans au départ… », sourit Bertrand Paumier. Vendredi 17 septembre, l’association Base (Biodiversité, agriculture, sol et environnement) a fêté les 20 ans du champ de comparaison mis en place chez l’agriculteur de Maure-de-Bretagne (35). Depuis deux décennies, « trois techniques de travail du sol différentes sont observées sur une parcelle de l’exploitation : labour, technique culturale simplifiée (TCS) et semis direct (SD). Nous avons démarré l’expérimentation sur une prairie de 5 ans. » La plate-forme a vu passer de nombreux experts de l’agriculture de conservation (AC), parfois venus de l’étranger (Canada, États-Unis…). La couverture végétale comme alliée Au travers de leurs différentes études, les équipes ont pu prouver l’intérêt de réduire l’intensité du travail du sol et de mettre en place des couverts végétaux : pour consommer moins de carburant, réduire le ruissellement, l’érosion et les pollutions. « Avec les couverts, on remplace l’acier par des racines, le gasoil par de la photosynthèse et l’urée par des nodosités », aiment à rappeler ces pionniers qui se sont rapidement orientés vers des associations légumineuses – protéagineux. Ils ont aussi quantifié la vie biologique du sol chiffrant que « le labour et les sols nus réduisent de 80 % les populations de vers de terre en 3 ans. » Dès 2005, « nous avons travaillé sur la dynamique de l’azote mettant en évidence que l’implantation d’un couvert végétal sitôt la récolte du blé évite le lessivage de l’azote issu de la minéralisation d’automne. Cette dernière est deux fois plus importante sous travail intensif qu’en TCS ou SD », a rappelé Jean-Luc Le Bénézic (Eureden et Base). En 2008, la matière organique est regardée. « En 6 ans, nous avions perdu 1 % de MO en labour…
Depuis 20 ans, l’agriculture de conservation fait ses preuves