Si l’effectif des oiseaux a fondu de 30 % en quinze ans, toutes les espèces ne sont pas en voie de disparition. Certains passereaux, qui fréquentent la Bretagne, s’en sortent bien. Petit tour d’horizon. « Il m’arrive aujourd’hui de trouver des nids de pigeons au mois de décembre », indique David Lédan, chargé de mission biodiversité au Parc naturel régional du Golfe du Morbihan*. Le volatile se porte à merveille dans les champs qu’il ravage. La délicate tourterelle turque, arrivée au début du XXe siècle, a conquis les villages bretons, pareillement gavée de denrées agricoles. Le serin sauvage, autre passereau urbain, « a été aperçu en 1950 pour la première fois sur l’île aux Moines. Profitant du réchauffement climatique, il est désormais omniprésent dans la région en été ». La huppe faciée, oiseau méditerranéen, passe de plus en plus de temps dans le Morbihan et remonte à la faveur du climat jusque dans les Côtes d’Armor. Dans les sous-bois, le roitelet huppé, 5 g tout mouillé, tire son épingle du jeu. « Il s’épanouit dans plantations d’épicéas ». Le geai des chênes, la pie bavarde et la corneille sont parmi les grands gagnants de l’évolution récente. « Parfois trop nombreux, ils contribuent à la disparition des petits passereaux en attaquant les oisillons ». [caption id= »attachment_57550″ align= »aligncenter » width= »720″] Mésange charbonnière[/caption] Les grives résistent Certaines espèces font de la résistance. L’accenteur mouchet, les quatre espèces de grives, le bruant zizi et le rouge-gorge maintiennent leurs effectifs. « Le rouge-gorge de votre jardin n’est pas le même en été et en hiver », s’amuse David Lédan. « En fin d’année, il a un accent britannique ». Chaque sous-espèce descend d’une latitude en période froide et remonte aux beaux jours. Les mésanges bleues et charbonnières s’en sortent également, même si, cette année, la fraîcheur du printemps a été préjudiciable au développement des oisillons. Le pic cendré a…
Fortunes diverses pour les passereaux