En attendant une réunion de tous les syndicats agricoles en septembre à la préfecture, la Confédération paysanne a interpellé les responsables de la DDTM sur la situation délicate des filières bio. Vendredi 27 août, trois responsables de la Confédération paysanne, Jean-Marc Thomas (éleveur de vaches allaitantes bio), Emmanuel Louail (éleveur de poulets de chair et de brebis) et Thomas Madec (éleveur de poulettes bio) ont été reçus à la Direction départementale des territoires et de la mer. Ils sont venus tirer la sonnette d’alarme concernant la situation critique des filières bio actuellement en crise (œuf, lait, porc, fruits et légumes…). Nouvelles charges pour les producteurs d’œufs En œuf, ils se disent très inquiets par l’arrivée en production bio qui déstabilise totalement le marché de très grosses unités et la spécialisation d’éleveurs pour qui l’œuf était une activité complémentaire auparavant. « En Label rouge, le cahier des charges définit une taille d’élevage maximale par producteur. En bio, il n’y a pas de prise en compte de cette question sociale : il n’existe actuellement aucune limite contraignant les volumes. On voit d’un côté une offre qui a explosé et de l’autre, une demande qui se calme après son emballement au début de la crise sanitaire et des périodes de confinement », explique Emmanuel Louail. Dans ce contexte de surproduction structurelle, chez certains opérateurs, des bâtiments de producteurs d’œufs bio seraient même rechargés en volaille plein air conventionnelle. Par ailleurs, de nouvelles contraintes vont rapidement peser sur l’amont comme l’obligation désormais de rentrer des poulettes bio dès le démarrage, l’ovosexage et la flambée du prix des matières premières. « En accord avec les EGA, il est indispensable que l’État s’assure que cette augmentation du prix de revient soit bien répercutée au consommateur. » Du lait bio déclassé en conventionnel En lait, ces dernières années, les opérateurs ont engagé des…
La Conf’ s’inquiète de la santé des filières bio