« Le prix payé cour de ferme est insuffisant » , accorde Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, présent à Rennes mardi. « Une ambiance délétère dans les campagnes ». En introduction des usuels discours d’inauguration du salon de l’élevage, Marcel Denieul, président du Space, a peint un tableau sans concession d’une agriculture qui s’impatiente d’obtenir du prix pour rémunérer le travail de ses agriculteurs. Et d’enfoncer le clou en craignant les effets, délétères eux aussi, de la prochaine réglementation environnementale qu’il juge « complexe, contreproductive car elle découragera les jeunes à s’installer, et kafkaïenne » au sens où elle obligera à « implanter les ouvrages à plus de 200 m des tiers, une règle supplémentaire qui bloquera des élevages ». Bref, pour le président du Space, à ce prix-là (et même sans cela), « il est plus facile de cultiver 200 ha que d’élever 50 vaches » . Sanctuariser les prix « L’élevage français fait partie de notre identité », répond le ministre admettant que « la rémunération est la mère des batailles ». Et de tacler les précédents gouvernements qui ont favorisé « la dérégulation ». Dérégulation qui consiste « à faire payer la politique sociale par les agriculteurs » , dit-il. D’où la loi Égalim 2 censée corriger les imperfections de la précédente loi sur l’alimentation. Avec cette fois une volonté de « sanctuariser les prix agricoles » notamment en régulant les négociations commerciales. Avec un salon de l’élevage consacré au bien-être animal, le ministre était attendu sur le sujet de la castration des porcelets. « C’est une demande de la société : c’est logique que ce soit porté par l’industrie, la distribution et le consommateur et pas par le compte de résultat de l’éleveur » , a plaidé Julien Denormandie alors que les éleveurs attendaient une annonce forte à 3 mois de l’application de la nouvelle réglementation. Qui paiera ? Côté aviculture, bien que 10 M€ seront accordés aux couvoirs au travers du…
La rémunération, mère des batailles