Les jeunes Danois travaillent souvent dès l’âge de 14 ans après leur journée d’école ou le week-end. C’est culturel dans le pays. Cette coutume des pays nordiques qui consiste à avoir très tôt un job contribue à une bonne insertion professionnelle des jeunes : le taux des 15-29 ans qui ne sont, ni en situation d’emploi, ni en situation d’éducation ou de formation est de 9,5 % au Danemark et de 7 % chez son voisin suédois. En France, ce taux est de 13,2 %. Approcher le monde du travail très jeune contribue aussi à s’émanciper personnellement et financièrement. Sans oublier qu’il s’agit d’une bonne école pour donner goût au sens de l’effort. De tout temps, l’agriculture a été le champ de premières expériences dans le monde du travail. Les nombreuses propositions d’embauches publiées cet été montrent que c’est encore le cas dans de nombreux secteurs de Bretagne ; la zone légumière du Nord-Bretagne, les maraîchers et les producteurs de fraises sont en effet de gros pourvoyeurs d’emplois saisonniers agricoles. Mais encore faut-il faciliter l’accès à l’emploi aux ados. Or, même s’il est théoriquement possible de travailler à partir de 14 ans en France, la réglementation relative à l’embauche des mineurs de moins de 16 ans est clairement dissuasive. Même un jeune de 17 ans ne peut pas travailler plus de la moitié de ses vacances chez un même patron ; autrement dit, il doit arrêter quand il devient opérationnel. Ce dispositif contraignant contribue à donner de mauvais signaux en direction de la jeunesse et des employeurs. Tout semble fait comme si le travail était dangereux pour la santé des jeunes. C’est pourtant l’inverse : ne rien faire tue à petit feu l’autonomie et la liberté individuelle….
Le travail