Dans les zones sèches de Bretagne, les rendements en maïs s’annoncent bons. « Été pourri, été béni » pour ces agriculteurs qui les années passées s’inquiétaient de ne pas pouvoir remplir leurs silos faute d’arrosage céleste suffisant. Non, la pluie n’est pas ce mauvais temps systématiquement brocardé par les présentateurs météo. Faisons grâce de temps en temps de trouver la pluie belle ! Les agriculteurs californiens rêveraient en tout cas de ces étés « pourris » à la bretonne. Dans ce jardin de l’Amérique, les sécheresses se répètent inlassablement depuis 20 ans. Et menacent l’avenir agricole de cet État. Pour gérer la pénurie, l’agence chargée de la gestion de l’eau – Metropolitan Water district of Southern California – en est venue à acheter les terres agricoles qu’elle loue ensuite à prix réduit aux agriculteurs sous condition qu’ils y sèment des cultures peu consommatrices d’eau. L’eau d’irrigation ainsi économisée est destinée aux habitants de la région. Dans certaines situations, les gestionnaires de l’eau vont jusqu’à octroyer des subventions aux agriculteurs pour qu’ils laissent une partie de leurs surfaces en jachère. Toujours pour le même motif : économiser l’eau. Les pénuries étant toujours fertiles pour la spéculation, des entreprises privées ont imaginé combiner ces deux systèmes, c’est-à-dire acquérir des « droits d’eau » en achetant des terres et revendre l’eau ainsi économisée à d’autres agriculteurs. De quoi faire bouillir son prix. Confrontés à une baisse des allocations d’eau pour l’irrigation ou à des prix dissuasifs, des agriculteurs en sont réduits à investir dans des installations coûteuses pour puiser dans les nappes phréatiques au risque de les assécher à leur tour. Finalement, qu’est-ce qu’il a fait beau en Bretagne cet été……
L’eau