Didier Le Hec, producteur de « Lait de foin » à Brandivy (56), intervenant lors d’un débat public*, considère que la Bretagne produit trop de lait. Tenant d’un système herbager, il prône l’autonomie alimentaire, appuyé par des intervenants dans la salle qui parlent de déforestation importée (soja) et qui estiment que, de fait, l’élevage breton ne peut revendiquer le label « local » pour ses produits. Moins de lait serait synonyme, pour l’éleveur, de prix plus élevés. Une prise de position qui a fait réagir Marie-Andrée Luherne, présidente de la FDSEA 56.
« La France est à peine excédentaire en lait et nous perdons 2 % de production chaque année. Sans le tourteau de soja, nous importerions des viandes et des produits laitiers de pays qui ne respectent pas les mêmes normes que nous. Nous avons des contraintes de l’Europe, de la France et même, localement, de l’Agence de l’eau. Nous produisons de la qualité ; mon lait est régulièrement analysé. Je réponds aux demandes du consommateur qui est l’arbitre ». Même son de cloche du côté de Ronan Tonarelli, directeur de la Société Bretonne de Volaille : « Nos animaux ont besoin de protéines. Il y a peu de soja sur le marché mondial en dehors du Brésil ; les farines animales sont interdites. Nous devons combiner qualité, qui est un objectif, et compétitivité. 87 % du poulet consommé en RHD est importé ». Le soja divise mais, dans l’immédiat, l’élevage breton y reste accro.
*Sur la qualité de l’alimentation, à Grand-Champ.