Une moyenne de 12 bouses par jour par bovin nécessite une armada de petites mains pour les digérer et les restituer au sol. La présence nombreuse des indispensables bousiers est un indicateur clé d’un écosystème prairial sain. Pour être incorporée au sol, la bouse nécessite l’intervention de différents facteurs, météorologiques notamment, et surtout l’action de la faune. Les bousiers en particulier ont un rôle essentiel au sein des écosystèmes pastoraux. Mais leur nombre décroît rapidement, interrogeant nos pratiques. Résidents et creuseurs Les bousiers (famille des Scarabaeidae) comprennent plus de 150 espèces en France, 50 en Bretagne. Insectes les plus forts du monde, capables de déplacer 1 141 fois leur propre masse, leur existence dépend entièrement des déjections animales. Ils possèdent de très bons détecteurs d’odeurs (antennes, palpes) grâce auxquels ils arrivent à identifier les excréments dits attractifs. La qualité de l’excrément (en lien avec la qualité du fourrage ingéré par l’animal) joue sur cet attrait. Parmi les différentes espèces, on distingue : • Les résidents (diurnes) qui réalisent leur cycle de vie dans la bouse et dont les larves doivent se développer tant qu’il y a de l’humidité et de la cellulose dans la bouse. • Les creuseurs (nocturnes) qui enfouissent les excréments pour leur progéniture dans des tunnels sous la bouse. La bouse sert de lieu de reproduction et surtout de garde-manger pour les larves. Le cycle de vie du bousier est d’environ 310 jours. La période de reproduction s’étire du printemps à l’été. Après six mois au stade larvaire, l’adulte vivra de quelques semaines à un an selon l’espèce (Halffter et al. 1985). Ce milieu de développement doit connaître le moins de perturbation possible. L’ébouseuse est ainsi l’un des « prédateurs » des bousiers. Plusieurs facteurs tendent à les faire disparaître : l’utilisation de vermifuges (l’usage systématique est à proscrire, il y…
Les bousiers, acteurs de la santé des prairies