Les cours des matières premières inquiètent

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Loïc Guines, Président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine
Si le bilan fourrager semble prometteur en Ille-et-Vilaine, Loïc Guines, président de la Chambre d’agriculture, s’inquiète de l’envolée des prix des céréales et des protéines.

« Après un printemps froid et sec, l’été frais et humide a gêné les moissons, mais le bilan fourrager s’annonce positif pour les filières de ruminants avec des récoltes de maïs qui devraient être exceptionnelles », a commencé Loïc Guines, président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine, lors d’un point presse à Rennes jeudi 2 septembre. En porc et volaille, la situation est par contre problématique du fait de la flambée des cours des matières premières. « Les céréales se négocient actuellement autour de 220-230 €/t et les protéines de 500 €/t. » Le président évoque aussi la hausse des cours d’autres matières qui vont poser problème aux agriculteurs : gaz, bois, métaux…

Concernant le bio, il évoque des difficultés liées aux marchés. « Il y a actuellement une surproduction en œufs et en lait, la consommation ne suit pas la hausse de production. Cela pose question… » Globalement, « les productions animales sont en difficulté et pourraient encore perdre des aides si l’État ne laisse pas les Régions gérer le 2nd pilier de la Pac pour aider leurs élevages. Les aides Maec en Bretagne s’adressent surtout aux bovins. »

Vigilance accrue sur le foncier et l’eau

Alors que les exécutifs territoriaux (intercommunalités, Conseil départemental, Conseil régional) « sont maintenant en ordre de marche », la Chambre d’agriculture va travailler avec eux sur différents enjeux. « Sur le foncier, nous ne sommes pas contre les projets routiers, mais les collectivités doivent à chaque fois se poser la question de leur utilité réelle. »
Selon Loïc Guines, « accueillir 10 000 habitants en plus par an dans le département est trop. Cela déstructure le territoire et la problématique de la consommation d’eau se pose. » Il invite les élus à mener une réflexion pour pouvoir « garder l’eau avant qu’elle n’aille à la mer et réfléchir à l’irrigation pour l’agriculture et pas seulement pour le maïs. »

« Proposer un suivi des jeunes installés »

Le renouvellement des générations en élevage est un autre enjeu pour la Chambre d’agriculture qui travaille sur l’attractivité des métiers et l’accompagnement à l’installation. « Il y a beaucoup d’offres de cessions d’exploitations. En parallèle, les projets et les profils se diversifient autour de l’installation. Les jeunes arrivent avec un autre état d’esprit », constate le président. « Nous souhaiterions qu’un suivi des jeunes soit proposé après l’installation, mais des financements doivent être orientés dans ce sens par l’État. » Cette année, le nombre d’installations aidées devrait être en hausse sur la Bretagne, à 550 contre 450 en 2020. Un chiffre auquel il faut ajouter environ 250 installations non aidées.


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