La logistique représente une composante essentielle du négoce mondial, et intervient de façon directe ou indirecte dans la formation du prix. Pour qu’une offre rencontre physiquement une demande, il faut que le produit soit stocké et le plus souvent transporté. Il faut donc suivre avec intérêt tout ce qui se rapporte à la logistique, pour anticiper l’évolution des cours, au risque sinon, de rater un virage… Aujourd’hui, nombreux sont les commentaires sur l’état des cultures. Mais se focaliser sur la seule production ne suffit pas. L’état des stocks et leur mise à disposition sont tout aussi importants. Points perturbateurs En Russie, où les prix du blé flambent, les réserves détenues par les producteurs n’ont jamais été aussi élevées. Et dans le monde entier, ce mouvement de rétention des agriculteurs, qui ont énormément investi dans des capacités de stockage depuis plusieurs années, est un facteur déterminant de la construction des prix. Nous y étions habitués avec les Argentins et le soja, mais désormais, cela touche toutes les productions et tous les pays. Il faut donc essayer de comprendre quelles sont les raisons et les capacités des agriculteurs à retenir les marchandises dans les campagnes. La disponibilité des matières premières peut aussi être limitée par le transport. La désorganisation de celui-ci représente sans doute l’impact le plus important du Covid sur nos marchés. Mais le changement climatique joue aussi un rôle dans cette partie, comme on peut le voir avec les basses eaux sur le fleuve Paraná, qui entrave fortement le commerce des grains argentins. Le dernier ouragan IDA, en impactant la logistique portuaire en Louisiane, participe aussi de cette évolution et apporte de la volatilité. Rétention par les producteurs, une tendance en hausse Revenons tout d’abord sur la progression du stockage à la ferme. Aux USA par exemple, les nombreuses aides…

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