Les agriculteurs souhaitent une prise en compte des coûts de production dans la fixation des prix de vente de leurs produits. Encore faut-il s’entendre sur la manière de les calculer. La rémunération de l’exploitant agricole, qui fait partie intégrante du coût de production, équivaut-elle à un Smic, à deux Smic ? Doit-on prendre en compte les charges sociales ? Les agriculteurs auraient logiquement tendance à gonfler la note. À l’autre extrémité de la filière, les distributeurs, soucieux de la préservation du pouvoir d’achat de leur clientèle, la limiteraient volontiers si ces coûts étaient pris en compte dans la fixation des prix agricoles. Les amortissements, qui peuvent représenter une part importante du coût de production, sont parfois linéaires, parfois dégressifs. « Les valeurs d’amortissement peuvent avoir une échelle de 1 à 16 pour une même année, pour un même bien et pour une même valeur investie en fonction de la fiscalité et des choix comptables », précise Bertrand Oudin, P.-D.G. du cabinet d’études Ceresco, intervenant à un webinaire organisé par FranceAgrimer. La rémunération du foncier en propriété est-elle prise en compte ? Si oui, à la valeur d’un fermage moyen local ? Quid de la rémunération des capitaux propres ? Au taux du livret A, à 3,5 % ? Plusieurs produits Certaines cultures de vente sont utilisées pour nourrir des animaux et se substituent à des achats d’aliments du commerce. Deux méthodes sont habituellement retenues : le coût d’opportunité de vente de ces cultures – c’est le cas en production porcine – ou au prix de revient de ces cultures. En élevages de ruminants, c’est cette seconde méthode qui est utilisée. Ces exemples montrent la complexité de l’évaluation des indicateurs. « Il n’existe, à ce jour, aucun standard normalisé du calcul. Il y a une multitude de méthodes, plus ou moins compatibles entre elles, utilisant souvent les mêmes dénominations pour des résultats…
Prise en compte des coûts de production : Un Smic, deux Smic ?