Le potentiel de production agricole est menacé par le manque de main-d’œuvre.
« Les difficultés de recrutement sont une problématique majeure qui s’accentue en Bretagne »,
accorde André Sergent, président de la Chambre d’agriculture de Bretagne. Et de faire observer que « la part des recrutements jugés difficiles en élevage est passée en moyenne d’en moyenne 30 % sur la période 2013/2017 à 72 % en 2019 et 2020, pour atteindre 81 % en 2021. »
Plein boom en lait
Le secteur bovin est aujourd’hui le premier secteur qui recrute. « Le marché de l’emploi en lait est en plein boom avec une augmentation du nombre d’offres à pourvoir de 48 % en quatre ans », indique le service économie-emploi des Chambres d’agriculture de Bretagne. En porc, le marché est également qualifié de « dynamique ».
« En fait, l’élevage a besoin de recruter sur deux plans : des salariés, mais aussi des candidats à l’installation pour la reprise des nombreuses exploitations qui vont être cédées par les éleveurs qui partent à la retraite », poursuit André Sergent. Et de constater que, « malgré l’amélioration des conditions de travail dans les élevages grâce à la mécanisation et la robotisation notamment, les éleveurs peinent à recruter des salariés. D’autant que l’élevage peut plus difficilement que le légume et le maraîchage avoir recours à de la main-d’œuvre étrangère ; il est en effet très difficile de délivrer des consignes quand il y a le barrage de la langue ; sans compter les astreintes de week-end qui sont également un frein ».