L’autonomie est le maître mot sur cette exploitation familiale de 160 ha et son élevage naisseur-engraisseur de 260 truies. Les 3 associés travaillent depuis plusieurs années à trouver le juste équilibre entre travail et rentabilité.
« Nous sommes en réflexion depuis une vingtaine d’années pour accomplir le triangle de l’autonomie : environnement, alimentation et énergie », indique Éric Dondel, l’un des gérant du Gaec. En effet, depuis 2005, l’exploitation a commencé son atelier de fabrication à la ferme dans le but de produire de l’alimentation fermière sans OGM. Du côté des cultures, de la luzerne est mise en place comme tête d’assolement et le suivi des parcelles est réalisé par une structure indépendante.
[caption id= »attachment_57283″ align= »alignright » width= »311″] Éric, Pascal et Sébastien Dondel.[/caption]
900 m2 de panneaux photovoltaïques
En 2014, la première phase du projet photovoltaïque s’amorce. Sur le nouveau hangar sont installés 650 m2 de panneaux photovoltaïques générant une production de 100 kW. Cette énergie est intégralement injectée sur le réseau et revendue à EDF pour 17 cts du kWh pendant 20 ans. Les bénéfices cumulés sur ces deux décennies sont estimés à 129 000 €, assurances et abonnement Enedis compris. En 2018, l’installation de Sébastien Dondel sur la ferme se couple avec la construction d’un nouveau bâtiment de post-sevrage pour les porcs. A l’instar du hangar, une centrale photovoltaïque de 40 kW de puissance y est installée. Cependant, cette fois, l’énergie produite est autoconsommée. Le calcul de la surface de panneaux à installer a été réalisé par la Chambre d’agriculture de Bretagne, afin de couvrir exactement les besoins énergétiques du bâtiment. À l’heure actuelle, la production d’un surplus n’est pas rentable car l’électricité est revendue au fournisseur pour seulement 6 cts/Kwh.
[caption id= »attachment_57288″ align= »aligncenter » width= »720″] L’envers du décor. Les onduleurs convertissent le courant continu des panneaux solaires en courant alternatif.[/caption]
Une valorisation par la méthanisation
En parallèle, le bâtiment a été équipé avec un racleur séparateur de phase. La partie liquide est utilisée pour la fertilisation des parcelles tandis que la fraction solide est envoyée dans une méthanisation collective à Lamballe et permet de produire environ 80 kW. « Les camions assurant le transport des effluents seront d’ailleurs tous propulsés grâce à du biocarburant avancé type B60 produit à partir de coproduits graisseux », ajoute Eric Dondel, soucieux d’appliquer une logique globale cohérente au projet d’autonomie énergétique de l’exploitation. Aujourd’hui, les centrales photovoltaïques et la méthanisation permettent de couvrir 80 % des besoins électriques du Gaec du Chêne Harel.