Dans le cadre du plan Ecophyto, les Chambres d’Agriculture ont lancé en 2018 un projet visant à créer du lien entre agriculteurs et apiculteurs et à développer les pratiques agricoles favorables aux abeilles. Nom de code : SurvAPI. Lors de la journée Innov’Action à la station de Kerguéhennec (56), deux conseillers de la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne (Crab) ont restitué les résultats du suivi de 19 ruches entre 2019 et 2020. La problématique portait sur la nature des produits phytosanitaires qui entrent dans ces ruches pendant la période de floraison du colza. Afin de répondre à cette question, la Crab a mis au point un protocole strict. Les ruches étaient visitées deux fois par semaine pour un prélèvement de butineuses et de pollen. Tous les 21 jours, le poids et les réserves des colonies étaient également mesurés et les individus infectés par le varroa comptés. La floraison du colza traduit un gros apport de nourriture pour les abeilles entre fin mars et début mai. Pendant cette période, la population par ruche explose et le nombre d’insectes peut passer de 15 000 à plus de 50 000. Cependant, c’est aussi le moment de l’année où les interventions phytosanitaires sont les plus importantes. En effet, herbicides et fongicides sont appliqués sur céréales, les maïs sont désherbés et les colzas traités contre les insectes de printemps et les maladies comme le sclérotinia. Pourtant, les résultats de l’étude ont montré que peu de molécules entraient dans les ruches par rapport à ce qui est utilisé sur la zone de butinage. Il n’y a pas eu non plus d’effet direct observé sur l’activité des colonies. Toutefois, malgré ces observations rassurantes, il n’est pas à exclure que les abeilles soient exposées à un cocktail de molécules dont les effets ne sont pas connus sur leur durée de vie ou leur…
Un projet national pour mesurer l’effet des produits phytosanitaires sur les abeilles