Selon une étude de la Commission européenne, avec les stratégies européennes « De la ferme à la fourchette », tous les secteurs accuseraient des baisses de production comprises entre 5 à 15 %, l’élevage étant potentiellement le plus touché.
La stratégie européenne « De la ferme à la table » pourrait entraîner une baisse de production dans l’UE d’environ 20 % pour les grandes cultures et le bœuf, accompagnée d’une hausse des prix qui pourrait atteindre 60 % pour certaines filières, alertent dans une nouvelle évaluation publiée le 13 septembre des associations agricoles allemandes, ainsi que le Coceral (commerce européen des grains) et le Fediol (industrie européenne des oléagineux). Ce travail estime la diminution de la production à -20 % pour la viande bovine, -6,3 % pour le lait, -21,4 % pour les céréales, et -20 % pour les oléagineux.
C’est l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des engrais qui aurait l’impact le plus important sur ces baisses. Et, prévient aussi l’étude, ces réductions seront en partie compensées ailleurs dans le monde, alors que « le territoire de l’UE offre d’excellentes conditions pour la production de gros volumes de denrées alimentaires de haute qualité ».
« À vouloir aller trop vite et imposer des changements trop violents, c’est l’objectif inverse que l’on atteindra : favoriser notre dépendance alimentaire, détruire notre potentiel agricole favorable au climat et dégrader notre bilan carbone pour compenser le déficit de production locale », réagit Thierry Coué, président de la FRSEA Bretagne, dans un communiqué du 9 septembre. Il poursuit : « Avec de telles politiques, le nombre d’agriculteurs, déjà en forte baisse, va très vite chuter. Notre souveraineté alimentaire dépend pourtant de la capacité de la France et de l’Union européenne à redonner envie aux générations futures de s’engager pour nourrir notre population et à offrir aux agriculteurs les garanties de pouvoir réaliser leur travail dans de bonnes conditions et de vivre dignement de leur métier. »