Une table ronde qui s’est déroulée lors du Space a réuni des aviculteurs, expert en bien-être, intervenant de la filière et membre d’association de consommateurs pour débattre autour du bien-être des volailles.
« Il y a 30 ans on commençait à nous parler de bien-être animal et à l’époque on pensait que le sujet serait vite traité, on se trompait car aujourd’hui c’est bien cette notion de bien-être qui oriente les modes d’élevage », lance Luc Mirabito, chef de projet bien-être animal à l’Idèle lors d’une table ronde sur l’espace pour demain de la Chambre d’agriculture au moment du Space. La volaille est le parfait exemple en matière d’adaptation liée au bien-être animal. Yves-Marie Beaudet, éleveur de pondeuses à Landéhen, témoigne : « Je me suis installé il y a 30 ans uniquement en pondeuses cage. J’ai subi les différentes réglementations successives, pas toujours suivies de plans d’accompagnement, qui m’ont poussé à investir dans de nouvelles cages. La dernière datant de 2012 où nous sommes passés en cages aménagées avec plus d’espace par poule, des perchoirs, des nids… Ces investissements à peine amortis, il faut réinvestir des centaines de milliers d’euros pour convertir les poulaillers cages en plein air, bio et sol. Tout cela crée de la pression financière, augmente la pénibilité du travail et le prix de nos œufs lui n’augmente jamais. »
Des poulets avec lumière naturelle
Concernant la production de poulets de chair les nouveaux cahiers des charges demandent entre autres que les volailles aient accès à de la lumière naturelle, du perchage et à de l’enrichissement du milieu. Fabrice Caro, aviculteur morbihannais précise : « C’est un droit à produire car si nous ne réalisons pas ces investissements à terme nos poulaillers ne seront plus rechargés. Pour autant, le consommateur veut du poulet français et au prix le moins cher possible. » Paul Lopez, président de la FIA (Fédération française des industries avicoles), rebondit : « L’Europe est le seul bloc mondial où il existe une réglementation sur le bien-être en poulet. Par contre, nous importons plus de 25 % de nos filets de poulet. Il y a donc une réelle distorsion de concurrence. » Après avoir entendu et pris connaissance des efforts et des investissements réalisés par les aviculteurs en matière de bien-être, Marie-Claude Fourrier, membre de l’association de consommateurs CLCV, s’est exprimée : « Nous allons nous faire le relais encore plus virulent des éleveurs pour mettre en avant leurs engagements et bonnes pratiques concernant le bien-être animal. Nous allons combattre certains lobbys et militer pour que les éleveurs soient mieux rémunérés. »