Fin de printemps et fin d’été sont deux phases fragiles en apiculture où les ressources se font rares pour les abeilles.
Après la floraison du colza, première ressource au printemps pour lancer les colonies, les abeilles doivent vivre sur les stocks constitués faute de ressources dans les champs. La flore spontanée dans les haies, talus, bords de route peut prendre le relais, mais n’est pas toujours présente. Idem en fin d’été : l’abeille ne dispose que du sarrasin, de la bruyère et du lierre pour préparer l’hivernage. Alors comment améliorer la situation ? Philippe Lannuzel, de la Chambre d’agriculture de Bretagne, a rappelé mardi 5 octobre, lors d’un webinaire, les cultures et espèces fourragères intéressantes. « Le maïs produit du pollen. Son intérêt nutritionnel reste cependant très limité. » On peut citer plutôt le tournesol, peu développé en Bretagne, mais présent dans quelques parcelles et dans des couverts végétaux. Côté fourrage, le trèfle et la luzerne sont, quant à eux, très intéressants. « Mais cela induit de laisser la luzerne fleurir ». De juillet à septembre, la silphie présente aussi une forte biomasse avec production de nectar et pollen. Les couverts végétaux (moutarde, phacélie, radis…), avec des semis précoces, peuvent aussi fournir une floraison d’automne qui permet aux abeilles de se préparer pour l’hiver.
Les 5 % de SIE dans l’assolement présentent une réelle opportunité avec des haies adjacentes aux terres arables, « des jachères mellifères en privilégiant une alternance de floraisons d’avril à septembre », les bandes tampons… On peut aussi mettre en avant d’autres actions mises en place avec l’agroforesterie, aménagement de haies et talus en bassin versant et diverses techniques comme l’agriculture de conservation, apportant une diversité des ressources avec la couverture des sols.